"Ces différences ne sont pas seulement des différences, mais aussi des hiérarchies. La société s'en sert pour justifier son traitement "différent" - en réalité inégal, hiérarchique - des groupes et des individus. Le mot est donc un euphémisme.
En effet, une "vraie" différence est d'une part une réciproque -un chou est aussi différent d'une carotte qu'une carotte l'est d'un chou - et, d'autre part n'implique pas de comparaison au détriment de l'un des termes. Or la différence invoquée sans arrêt à propos des femmes, mais aussi des homosexuel-le-s, des "Arabes", des Noirs, n'est pas réciproque bien au contraire. Ce sont elles et eux qui sont différents; les hommes, les hétérosexuels, les Blancs, quant à eux, ne sont différents de personne, ils sont "comme tout le monde"."
En effet, une "vraie" différence est d'une part une réciproque -un chou est aussi différent d'une carotte qu'une carotte l'est d'un chou - et, d'autre part n'implique pas de comparaison au détriment de l'un des termes. Or la différence invoquée sans arrêt à propos des femmes, mais aussi des homosexuel-le-s, des "Arabes", des Noirs, n'est pas réciproque bien au contraire. Ce sont elles et eux qui sont différents; les hommes, les hétérosexuels, les Blancs, quant à eux, ne sont différents de personne, ils sont "comme tout le monde"."
C. Delphy, " L'ennemi principal. Penser le genre". Tome 2. Syllepse. 2009.
Exacte.
RépondreSupprimerLes mots pour définir l'identité des gens sont des outils politiques, des outils de répression.
Sans les termes les discriminations, les répressions idéologiques n'ont plus de justification.
Les plus persécutéEs sont ceux dont l'identité est refusée, et qui n'ont pas d'endroit où aller.
Dans notre société, il est impossible d'échapper à l'idéologie de l'homme et la femme, idéologie responsable de tellement de morts prématurés, d’inégalités de pouvoir, des chirurgies "esthétiques" – sans parler de toute l'idée de transidentité ainsi les traitements et phobies associés.