Féministes tant qu'il faudra !
Vous nous attendiez depuis de longs mois. Ce fut rude... Enfin nous voilà!
Durant tout ce temps nous n'avons pas chômé. Féminisme et militantisme sont indissociables. Notre combat se mène dans la rue et par les luttes. Même si ce magazine est un outil de combat, nous ne pouvons nous restreindre à la seule écriture de nos revendications. Il nous faut les faire entendre publiquement.
Alors que le gouvernement attaquait nos droits les plus fondamentaux de plein fouet (retraite, santé, avortement, éducation), nous avons laissé en plan bières, bretzels et articles pour organiser la riposte. Exclues, chômeuses, travailleuses et étudiantes, nous avons battu le pavé par tous les temps en riposte à la casse des services publics et au retour assumé de l'ordre moral.
La retraite n'est pas qu'une affaire d'hommes.
Si l'on avait déjà conscience des inégalités flagrantes entre femmes et hommes dans le monde du travail, la réforme ne fait que les aggraver. Accédant difficilement à l'emploi, contraintes à des CDD et des temps partiels, les femmes sont pénalisées parce qu'elle sont susceptibles de tomber enceinte (vu que nous ne sommes bonnes qu'à pondre c'est bien connu). A temps partiel, cotisation partielle et retraite partielle. Logique! Sans compter qu'aux dernières nouvelles la double journée de travail avec la prise en charge du travail domestique reste le quotidien de nombreuses femmes...
Toujours dans une recherche effrénée de profit sur le dos de toute une chacune, Sarkozy et Bachelot réforment un domaine non rentable : la santé. Et lorsqu'il s'agit de renflouer les caisses de l'UMP l'Etat, les discours d'un pape tombent à pic. Cathos, phallos, machos[1] sortent de leurs églises pour nous imposer retour au foyer avec maris revalorisés et enfants à la clé... Suite à la réforme en cours répondant au doux nom d'« hôpital, patients, santé et territoires » ce sont encore quatre centres pratiquant l'avortement qui ferment cette année. 14 200 femmes en moyenne devront de nouveau recourir aux bonnes vieilles aiguilles à tricoter et voyages à l'étranger car l'attente provoquée par la surcharge de demandes d'IVG dans les centres restants ne leur permettra pas d'agir avant la fin des douze semaines légales. Cette société est en crise et ce n'est pas aux femmes d'en payer les conséquences. A coups de réformes inégalitaires, de sexisme, d'homophobie et de racisme d'Etat, nous voyons nos droits et libertés disparaître un à un. La colère doit-elle laisser place à la résignation? Et les mouvements se figer, s'arrêter et disparaître?
Mais face à ces provocations répétées, notre colère à nous ne fait que grandir. L'attaque est globale, la riposte doit être collective! Sortons des cadres et inventons de nouveaux moyens de lutte qui nous rassemblent. Il est nécessaire que les femmes soient à l'initiative des combats pour leurs droits : avortement et contraception libres et gratuits, contre les violences à notre égard, dans la marche des fiertés, etc. Ce magazine se fait le reflet de notre militantisme quotidien et ce numéro 3 met en avant les luttes LGBTI. Les agressions lesbophobes sont en recrudescence et les droits des personnes LGBTI sont remis en question y compris certains droits liés à la conclusion d'un PACS. Ces retours en arrière sont volontairement étouffés et il est plus qu'urgent de les révéler et d'affirmer que nous ne nous laisserons pas faire!
Nous ne voulons pas de compassion
nous voulons une révolution!
Les Poupées en Pantalon
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