24 mai 2011

Qui accuse qui dans l'affaire Strauss-Kahn ?

Par Christine Delphy

Article publié sur le blog "entre les lignes entre les mots" et repris ici avec la très gentille autorisation de l'auteure.



Après deux jours de sidération devant l’étalage des soutiens à DSK, soutiens qui incluaient le dénigrement de la femme de chambre du Sofitel, la contre-offensive féministe a commencé ; d’abord avec la déclaration de Clémentine Autain, puis avec plusieurs articles remarquables, dénonçant la tonalité indifférente au mieux, sexiste au pire, des propos concernant cette femme.


Maintenant, la classe politique et ses affidés dans les médias est largement déconsidérée aux yeux des femmes, et en tous les cas des féministes. Ils – et parfois elles – ont montré leur indulgence, leur connivence, leur compréhension, leur complicité pour tout dire avec les agresseurs, et leur absence totale de compassion ou même d’intérêt pour les victimes. On se souviendra du « troussage de domestique » de J.F. Kahn la prochaine fois que son journal se mêlera de donner des leçons aux descendants d’immigrés ; on rira en pensant au « il n’y a pas mort d’homme » de J. Lang la prochaine fois qu’il déclarera la main sur le cœur que l’égalité des sexes est une valeur fondamentale de notre société ; on n’oubliera pas, quand il s’agira de voter, les larmes de M.Valls et de M. Aubry devant « l’insoutenable cruauté » des images de DSK menotté.

Sur cet aspect du sexisme, beaucoup de choses ont été dites et d’autres le seront. Mais l’aspect juridique n’a pas été évoqué. Ou plutôt, quand il est évoqué dans les médias, nous avons droit à des célébrations du système judiciaire français, opposé aux mœurs aussi brutales qu’étranges des « Américains », et non à des explications sereines, aux informations auxquelles nous avons droit. Peu de spécialistes des procédures pénales sont invités, et ils ne donnent que des renseignements très partiels et même parcellaires. En fait, on assiste à une désinformation systématique – ce n’est certes ni nouveau, ni réservé à cette affaire – mais dire ou laisser croire des choses erronées sur le système américain n’est pas innocent. Cela fait partie d’une stratégie : car représenter la justice américaine comme exotique, incompréhensible, barbare1, c’est une stratégie de rechange à la théorie du complot, et les deux sont des stratégies de défense du prévenu.

Ce qui est frappant, depuis une semaine que les journalistes de la presse écrite et de la télévision consacrent la majeure partie du temps des infos à l’affaire, citant celui-ci ou invitant celui-là, c’est d’une part l’ignorance généralisée quant aux principes du droit pénal appliqué aux États-Unis – mais aussi en France – et d’autre part une confusion entre procédures pénales et procédures civiles, aux États-Unis –mais aussi en France.

Commençant par ce qui est commun aux deux pays, il faut d’abord mettre en pièces encore un de ces préjugés nationalistes qui font de la présomption d’innocence un bien exclusivement français. S’il est un bien français, c’est tout récent : elle a été introduite par la loi Guigou de 2000, loi qui a eu du mal à passer ; les policiers en particulier criaient qu’on les empêchait de faire leur métier, etc. Un bien exclusivement français ?

Oh que non, il nous a été donné – un peu contre notre gré, il faut bien l’avouer – par ces « Anglo-saxons » que nous méprisons ! Cette loi vient de « l’habeas corpus » anglais du 17è siècle, qui a été exporté aux États-Unis dès que les premiers colons anglais y mirent le pied. La présomption d’innocence a donc mis 300 ans à traverser la Manche – ou l’Océan atlantique. Cela n’empêche pas Yves Calvi de répéter de façon obsessionnelle : « ils ont la présomption d’innocence, aux Etats-Unis ?», comme si cette loi – acceptée in extremis avant la mise en demeure européenne – était devenue dans l’instant partie d’un patrimoine national immémorial et, bien entendu, non–partagé avec le reste du monde. Il est navrant de constater que les journalistes ne préparent pas leurs émissions ; mais encore plus de constater que c’est parce qu’ils estiment sincèrement ne pas avoir besoin de se renseigner, de constater qu’ils partagent cette caractéristique, nationale celle-ci, parce qu’ils croient tout savoir d’une part, et d’autre part, que tout est mieux en France.

L’ouverture d’une instruction criminelle dans les deux pays

La seconde de ces ignorances concerne les rôles de la victime présumée, du parquet et des autres acteurs dans le processus judiciaire pénal. Le Dimanche 15, dans « C Politique », Yves Calvi – toujours lui – demande à intervalles réguliers : « Mais est-ce qu’elle (la victime présumée) a porté plainte ? ». Cette question lui paraît décisive.

Or elle ne l’est pas. Il n’est nul besoin que la victime porte plainte pour qu’une procédure pénale soit déclenchée, aux États-Unis ou en France. La plainte est l’un des moyens de signaler un crime, mais ne détermine pas l’ouverture d’une instruction, et son absence n’empêche pas cette ouverture. En effet, beaucoup de victimes de crimes – typiquement les victimes de meurtres – ne sont plus en mesure de porter plainte. Les mineurs, même en vie, n’ont pas le droit de porter plainte, puisqu’ils n’ont pas la personnalité juridique. Leurs parents, qui sont leurs représentants légaux, ne le feront pas s’ils sont eux-mêmes les criminels – maltraitants ou abuseurs. Les procureurs en France comme aux États-Unis se saisissent de toute affaire où ils leur semblent qu’un crime a été commis, quelle que soit la façon dont ils en ont pris connaissance.2

Différences entre la France et les États-Unis.

En dehors de la procédure d’instruction, qui est « accusatoire » ou « adversariale » aux États-Unis et « inquisitoire » en France, il existe deux différences entre les deux pays :

a) En France, la victime, ou sa famille si elle est morte, peut intervenir dans la procédure pénale en se constituant « parties civiles » ; non pas directement mais par l’intermédiaire de leurs avocats, qui vont plaider après le procureur.

b) Ceci n’est pas possible aux États-Unis. La procédure civile existe, mais elle ne se déroule pas au même moment, dans la même salle, dans le même procès, mais après, dans un procès civil séparé. En revanche, ce qui est commun aux deux pays, c’est que le procès pénal ne dépend pas des parties qui sont justement nommées « civiles », et qui ne peuvent obtenir, que ce soit en France ou aux États-Unis, que des dommages et intérêts ; ni même de leur existence, car une fois décidé par le procureur, le procès a lieu, avec ou sans parties civiles. Et même quand elles existent, et que leurs avocats plaident, elles ne sont pas des acteurs du procès pénal.

La différence est donc moins importante qu’il n’y paraît. Car en France, même représentées au procès pénal par leurs avocats, les victimes n’y sont jamais non plus les « accusatrices » ni les « plaignantes ». Les parties civiles, qu’elles plaident leur cause pendant le procès pénal (en France) ou dans un procès civil séparé (aux États-Unis) ne peuvent obtenir que des dommages et intérêts, on l’a dit : seul le procureur peut demander des peines car seul l’État possède le droit de punir. ar ailleurs, dans les deux pays, la tenue d’un procès pénal ne dépend absolument pas de l’existence de parties civiles. L’État ne défend pas tel ou tel individu, mais les règles de la société.

Cependant une différence importante est à souligner :

1° la charge de la preuve qui appartient au procureur est plus difficile à réaliser aux États-Unis qu’en France. En France, les jurés n’ont qu’à être convaincus dans leur for intérieur de la culpabilité du suspect pour rendre un verdict « coupable » ; c’est « l’intime conviction ». Des condamnations peuvent être obtenues sans éléments matériels. Aux États-Unis, les jurés doivent d’abord examiner ces preuves matérielles, puis, pour rendre un verdict de culpabilité, estimer que la culpabilité est « au delà de l’ombre d’un doute ». (« The Shadow of a Doubt » est devenu le titre d’un film d’Hitchcock). Il est donc plus difficile de condamner aux États-Unis qu’en France.

2° Le procès civil se tient après le procès pénal, et uniquement si la victime a porté plainte au civil. Aux États-Unis, la charge de la preuve est moins difficile à faire au civil qu’au pénal. Ceci permet de réparer certaines injustices commises au détriment des victimes ou de leurs familles. Les journalistes mentionnent beaucoup le procès d’O.J. Simpson, innocenté du meurtre de sa femme et de l’amant de celle-ci. Ce qu’ils oublient de dire, c’est que ce verdict a été obtenu parce que la défense de Simpson avait découvert des comportements racistes dans le passé de l’un des policiers chargés d’arrêter Simpson ; et que le jury, bien que sachant comme le reste du pays qu’il était coupable, a choisi pour cette raison de l’innocenter. Mais au civil, le tribunal a prononcé O.J. Simpson responsable : au-delà des dommages et intérêts, ce que ces familles ont obtenu, c’est la reconnaissance de la culpabilité de Simpson.

Procédure pénale et procédure civile.

Beaucoup de commentateurs continuent d’appeler la victime présumée « l’accusatrice » ou la « plaignante ». Or la victime n’est pas l’accusatrice : le seul accusateur au pénal, aux États-Unis comme en France, c’est le procureur. Ce qui distingue la procédure pénale de la procédure civile, c’est qu’un crime est considéré comme nuisant à l’ensemble de la société. C’est donc, en la personne du procureur, l’ensemble de la société qui met en examen le suspect. Nulle personne privée ne peut être « la plaignante », car la plaignante, c’est la société.

Pour la justice pénale la victime est simplement un témoin. A cela se réduit son rôle judiciaire dans le procès pénal. Un témoin-clé, cela va sans dire. Mais un témoin quand même. Ceci vaut pour les États-Unis, la France et en fait la plupart des pays.

Qui sont les parties dans un procès pénal ?

Les commentateurs – très souvent sinon toujours – parlent des « deux parties », comme si le procès pénal mettait, ou devait mettre face à face l’innocent présumé et la victime présumée. Ces journalistes et blogueurs, qui réclament de « voir » la victime présumée, et qui publient son nom et son adresse ( en infraction avec les lois de protection des victimes qui existent aux États-Unis), confondent le procès pénal avec le procès civil. Les procédures civiles règlent des conflits entre individus, dans lesquels aucun n’a commis de crime. A quoi alors sert le Tribunal ? C’est que en dehors des lois qui punissent les crimes, d’autres lois existent, destinées justement à arbitrer ces conflits. Ainsi, dans un procès civil, X a des griefs contre Y, (X est alors justement appelé « le plaignant » ou « le demandeur »), il « traîne » Y au tribunal, et le tribunal décide qui a raison et qui a tort. (Même là d’ailleurs les « parties » ne parlent pas ; elles sont représentées par leurs avocats respectifs.) Le procès civil est donc le seul cas où on puisse parler de « deux parties ». Au pénal, il y a le prévenu et… l’État.

D’autres propos encore sont fondés sur la confusion entre procès pénal et procès civil . Cette confusion est entretenue par les propos d’hommes qu’on voudrait mieux renseignés, puisque leur métier est l’information. Ainsi Franz-Olivier Giesbert le 19 (ou 20) mai, dans une émission non prévue de l’A2, organisée par David Pujadas, a prétendu que « l’affaire peut être réglée avec un gros chèque », comme l’avait dit au mot près Michel Baumann, écrivain auteur d’une hagiographie de DSK, dans l’émission d’Yves Calvi du 15 mai. Le 19 mai, Thomas Cantaloube écrit dans son blog de Mediapart, relatant (soi-disant) un procès de viol aux États-Unis : « Mais, juste avant les audiences, la plaignante refuse de témoigner, revient sur certains détails du viol. Le juge n’a pas d’autre choix que de relaxer Bryant avant le procès […]. » Ceci parce que, selon Cantaloube : « En parallèle, au cours de l’enquête, la plaignante avait déposé une plainte au civil. Celle-ci s’est soldée par un arrangement à l’amiable, après le procès avorté. » Il écrit aussi : « Une plainte au civil n’est pas qu’un jackpot pour la plaignante, c’en est aussi une pour l’accusé, en l’occurrence DSK. » Et il conclut que ce processus pourrait se passer dans l’affaire présente. Le 15 mai, Arnaud Develay, « avocat », interviewé dans le JDD, abonde dans le même sens : « La jeune femme peut aussi se rétracter…
Oui, et aux États-Unis, contrairement à ce qui se passe en France, s’il n’y a plus de plainte, les charges sont retirées… l’enquête s’arrête net. Il faut garder cela à l’esprit. Aux États-Unis, de nombreuses affaires sont étouffées par de l’argent, même si personne ne reconnaît avoir touché un chèque… ».

Or ces scénarios sont de purs fantasmes. La réponse est que c’est impossible, parce qu’au pénal ce n’est pas la victime qui accuse, mais l’État ; comme on l’a dit, la victime n’est pas une « plaignante », mais un témoin, d’une part, et d’autre part, l’existence d’une plainte formelle n’est nullement nécessaire pour ouvrir une instruction.

« Le viol est un crime. La victime de viol ne peut pas conclure un accord à l’amiable hors le tribunal […] Ceci ne peut se produire que dans les procédures civiles […]. Dans un procès criminel, tout doit être décidé par le tribunal. »3 .

Ce que confirme le 20 mai, AI.P, dans le JDD: « C’est l’État de New-York qui poursuit en justice DSK. Il semble donc difficile de stopper les poursuites contre un gros chèque… d’autant que le parquet peut accuser la jeune femme d’entrave à la justice si celle-ci est soupçonnée de se rétracter contre de l’argent, rappelle Lexpress.fr. Et même si elle ne veut plus participer au procès, la justice peut l’obliger à témoigner. »

On se demande en effet pourquoi le procureur de l’État de New York – ou de n’importe quel autre État – s’engagerait dans une procédure longue et coûteuse en argent, en temps et en crédibilité, impliquant le travail de centaines de personnes de son bureau, si planait sur sa tête l’épée de Damoclès de la disparition de son témoin-clé ? C’est que ce risque est très faible, voire inexistant dans ce cas : quoi que fasse ou pense la victime, ou l’accusé, le procès, qui a été décidé par la chambre d’accusation populaire (le « Grand Jury ») ira maintenant jusqu’au bout. Et il ne s’interrompra avant le jugement par le jury d’assises qu’en cas de « plaider coupable », i.e. si le prévenu accepte une peine de prison.

Maintenant il faut essayer de comprendre ce qui s’exprime dans ces confusions entre pénal et civil, dans ces prédictions fantaisistes que « tout peut être réglé avec un gros chèque ».

D’une part, un chauvinisme ahurissant et un anti-américanisme stupide – car s’il existe de bonnes raisons de critiquer les États-Unis, il en existe aussi de mauvaises. La réitération compulsive de clichés et d’expressions accusatoires toutes faites, comme celle de « puritanisme »…. que signifie-t-elle ? Que les Américains auraient inculpé DSK par horreur… de la « sexualité » ? Appeler les États-Unis « puritains » parce qu’ils poursuivent les violeurs présumés, cela signifie que le viol…eh bien, n’existe tout simplement pas, ou ne devrait pas exister : la chose, oui, mais le crime, non. Depuis une semaine on assiste à une minimisation, mieux, à un déni de la réalité du viol comme viol, c’est-à-dire comme crime. D’autres féministes ont déjà dénoncé, et d’autres encore continueront de le faire, la stupéfiante « résurrection » de ce machisme que beaucoup – optimistes qu’elles étaient – croyaient enterré, disparu à jamais, et qui resurgit des commentaires anonymes des blogueurs, mais aussi des mots qui jaillissent tout seuls, comme issus des profondeurs, de la bouche de personnalités politiques et médiatiques ; des mots qu’ils s’entendent prononcer et qu’ils regrettent sur-le-champ ; non parce qu’ils ne correspondent pas à leur vérité, mais parce qu’ils y correspondent ; et que cette vérité devait – aurait dû, s’ils n’étaient pas hors d’eux parce que l’un des leurs a été « humilié » – n’être jamais révélée.

Dans ce déni de la réalité du viol, c’est-à-dire de sa gravité, tous les coups sont permis. Et c’est là que les confusions, volontaires ou non, entre procédure civile et procédure pénale ont leur utilité : car prétendre qu’il suffirait de payer pour que l’accusation disparaisse et pour sortir libre, qu’est-ce que cela dit du pays ? Dans quel pays pourrait-on ainsi annuler une procédure pénale, et « s’acheter » en somme un crime ? Prétendre cela, c’est comparer les États-Unis à une république bananière. Ici aussi, le flou entretenu sur le « plea-bargain » (le plaider coupable) sert à laisser penser aux auditeurs ou lecteurs abusés que les négociations vont avoir lieu sur de l’argent, comme c’est généralement le cas en France, où on ne négocie que dans les procès civils. Mais évidemment on ne peut pas faire de chèque au procureur, ni d’ailleurs à la victime présumée. (Si des dommages et intérêts sont réclamés par elle ce sera plus tard, lors d’un procès civil). Ce qui est négocié au pénal, et cela seulement si on plaide coupable, c’est la gravité de l’accusation et donc la longueur de la peine.

Et qu’est-ce que l’idée qu’on peut racheter littéralement son crime, avec de l’argent, et que c’est une bonne nouvelle, dit de la victime présumée ? Sinon qu’elle tout inventé pour faire « raquer » un homme riche ? Et que même si elle a été violée (quoique la différence entre un rapport voulu par les deux partenaires et un viol ne soit toujours pas claire pour beaucoup de gens en France), elle « touchera le jackpot ». Donc elle aura été payée. De quoi se plaint-elle ? En d’autres termes, si elle n’était pas une « pute » avant, elle le sera après. Et tout sera enfin remis en ordre…en ordre patriarcal.

Christine Delphy

23 mai 2011

1 Ainsi, l’envoyé spécial d’A2 nous a répété pendant deux jours, pour nous faire sentir toute l’horreur de la prison de Ryker’s Island, que ses corridors sont « impersonnels ». A la différence des couloirs de la Santé, qui sont décorés par des œuvres de Picasso et Matisse (section voleurs de musées), des dessins d’enfants (section pédophiles), etc.

2 Ils ne sont pas obligés de poursuivre dans tous les cas : le principe d’opportunité des poursuites existe dans les deux pays.

3« Rape is a criminal offense. The rape victim can’t settle out of court because it is The State vs. the rapist, not the raped victim.[…]Settling out of court only takes place in CIVIL cases. All criminal cases must be settled in court. »

19 commentaires:

  1. Euh, on a pas attendu la mâme Guigou pour la présomption d'innocence, tout de même...
    "tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable...", art 9 de la déclaration de 1789...

    Mais bon, rien à redire sur l'outrecuidance de ceux qui médisent d'un système judiciaire ou juridique sans rien y connaître, juste une chtite précision en passant...

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  2. Magnifique ! Merci.

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  3. Merci beaucoup d'avoir pris le temps d'écrire cet article instructif que je vais m'empresser de faire suivre à de nombreux ignorants, dont je "faisais" partie !

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  4. Merci de ces infos sur le fonctionnement des systèmes judiciaires US et Français mais je continue à me poser des questions.
    Certains pensent qu'un responsable du FMI pouvait intervenir sur la trop faible règlementation financière qui a permis de faire passer un tiers du revenu annuel mondial des travailleurs vers l'oligarchie financière par le biais de la montée de l'endettement des Etats.
    Il était donc considéré comme dangereux par les néo-conservateurs de l'ultra-capitalisme financier puisque la Banque centrale US doit arrêter de racheter les obligations pourries des banques US d'ici à quelques jours et l'€ va tanguer dans les jours qui viennent.Bien évidemment faire des hypothèses sur à qui profite le crime est la règle de base dans tout polar et pour toute personne rationnelle mais relève pour les idéologues néo-cons qui dominent les media de la "théorie du complot". Ces idéologues sont rejoints par certaines féministes qui veulent théoriquement l'amélioration des droits des femmes mais les refusent en pratique en mettant dans le même sac toute "la classe politique" donc en maintenant le statu-quo.
    Le viol pour l'instant n'est pas prouvé ni bien sûr le non viol. DSK pour moi doit être combattu politiquement.
    Cependant ne pas comprendre que le formidable battage médiatique est financé directement (capital) et indirectement (pub) par l'oligarchie financière ultra-libérale qui a déjà fait passer la Droite en France, Royaume Uni, Italie etc. et le numéro 2 de Goldman Sachs au Département du Trésor US, c'est ne pas vouloir regarder la réalité en face.

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  5. Merci beaucoup ! Je fais suivre et vous félicite, grâce à vous, j'ai compris beaucoup de choses.

    Il y a visiblement, une petite inexactitude sur la présomption d'innocence en France, il me semble qu'en 2000, c'est la pénalisation des atteintes à la présomption d'innocence qui a été instituée, mais ça vaut le coup de creuser pour savoir vraiment.

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  6. Bien le bonjour

    À propos de :

    « nous avons droit à des célébrations du système judiciaire français, opposé aux mœurs aussi brutales qu’étranges des « Américains »,

    Je ne vais pas tricoter dans le sens de la comparaison judiciaire entre "cheu nous" et "chez eux-z-aut'" — vous le faites fort bien, et je me suis fort instruit à votre lecture, un grand merci. En revanche, sur ce soudain accès d'anti-américanisme, venant de gens habituellement prompts à coller ce vocable telle une infamie sur d'autres poitrines, et à exalter la grandeur état-unienne, tagada tsoin-tsoin, il faut aussi lire avec profit ça :

    http://www.acrimed.org/article3599.html

    Moais je sais vous devez déjà le savoir, mais fais chier, avec tous ces liens tous azimuths, à quoi qu'on sert, nous z'aut' petits lecteurs ?

    Mais merci encore pour votre article, qui m'a bien éclairé sur le fonctionnement judiciaire eud'là-bas.

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  7. > Ainsi, l’envoyé spécial d’A2

    "Afin d'essayer de reconstruire un groupe public fort face aux télévisions commerciales et pour lui donner une cohésion, les chaînes de service public prennent le nom de France Télévision le 7 septembre 1992 : Antenne 2 devient France 2 vers 6 h 30 avant Télématin12. Un nouvel habillage et de nouveaux programmes (Le Cercle de minuit, Frou-Frou, Savoir plus santé) sont mis à l'antenne."

    http://fr.wikipedia.org/wiki/France_2#France_2

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  8. Je vis aux US. Je suis une femme et une vieille féministe active. Pour l'instant l'américain moyen, et la féministe américaine moyenne, sachant qu'ici nombre de viols sont des pseudos viols pour justement encaisser un maximum d'argent, se gardent bien de s'emporter ici ou là, et attendent les preuves. Jeter la pierre aux amis de DSK qui n'arrivent pas à imaginer qu'il soit coupable me semble inutile et injuste. En tous cas cela ne fait pas d'eux de sales chauvinistes , ça en fait des gens qui n'ont pas su résister à l'interrogation pressante des média qui feraient n'importe quoi pour se vendre,

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  9. Merci beaucoup, très bon article

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  10. Même si je suis plus ou moins d'accord sur l'importance de préciser les différences entre nos systèmes judiciaires, il y a quand même certains aspects qui me dérange. Notamment à propos d'Yves Calvi.

    Dire qu'il ne se renseigne pas avant ces émissions et qu'il insiste sur des questions inappropriées c'est tout aussi gratuit et mauvais que ce que vous essayez de corriger !
    Il est animateur de débat! Ce n'est pas lui qui renseigne, c'est lui qui tente de faire parler ces invités ... En provoquant la correction ... D’où l'insistance quand on ne le corrige pas !

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  11. 2 remarques quand même:

    1- Je pense qui si je voyais un de mes amis menotté et offert en pâture aux journaleux et voyeurs de tous poils j'aurais également les larmes aux yeux, et ce quelque soit le crime qu'il ait pu commettre. Je sais que ça peut paraître étrange aux féministes et aux femmes en général, mais l'amitié, la vraie (pas celle de copines qui tchatent sur Facebook), se place au dessus de la morale et des idées. Aussi oui même si mon ami a commis des crimes atroces ne pourrais-je pas m'empêcher de pleurer.

    2- Un point quand même que je trouve ahurissant avec ce système voyeuriste, c'est que même si DSK est innocent (et j'en doute) il est quand même déjà bien puni (en somme il a tout perdu). Quel est donc ce système qui punit avant même d'avoir jugé ?

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  12. Ne faites-vous pas une confusion entre Hitchcock et Lang ? "L'ombre d'un doute" du premier n'est pas un film de procès, mais "Beyond a reasonable doubt" (Au delà de tout doute raisonnable, peut-on traduire, sachant que le titre français est "L'invraisemblable vérité"), du second, en est un, et cette formule me semble plus proche de votre propos. Cordialement !

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  13. Pour info : aucune réponse ne sera faites aux commentaires sous cet article étant donné qu'il s'agit d'une reprise aimablement permise par l'auteure.

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  14. Le commentaire trufé de 'neo-cons' 'ultra capitalisme' etc etc...me laisse sans voix.

    DSK allait démissionné cet été dans tout les cas...en lisant la presse financière et non la presse 'complot and con' vous l'aurriez su.
    Quelle serait donc la raison de vouloir dégager DSK avant l'été? A vous citer
    - la fin du rachat de junk des banques US a la fin du Q2? Mais mon cher ami, cela n'a absolument rien a voir avec le FMI!
    - Le tangage de l'Euro?

    Arretez un peu votre délire, le vrai crime de DSK qui pour le coup est prouvé et très bien documenté est d'avoir poursuivi la tentative de sauvetage de la grece a nos frais (en cela très bien aidé par l'UE) pour sauver les banques Francais, Allemande et Anglaise qui ont prêté sans vérification adéquate a la grèce.
    Au lieu de lancer de fausse critique (non documenté et basé sur des on-dit) regardez un peu ce qui se passe chez nous!

    Les banques Européennes en prêtant sans due dilligence a l'état grecque ont permis la future privatisation INTEGRALE de ce pays (a très court terme croyez moi).

    Et nos impôts servent maintenant a alimenter cette mascarade? Les banques n'aurrait jamais du prêter a l'état grecques et si elle l'on fait c'est grace a la garantie de retour sur les privatisation. DSK en apuyant ce systeme de fuite en avant (et de sauvetage des Banques UE) n'a rien fait d'autre que d'etre un président du FMI dans la continuité des précédents.

    Arretter d'ecouter les pipo Made in Euro RSCG (l'agence de com de DSK) le peignant comme un président du FMI qui aurrait changer les choses...quel changement?

    Il n'y avait aucune raison valable de dégagé DSK avant l'été.

    Pour l'enquête, si il a effectivement violé cette pauvre femme, qu'il aille en prison il ne l'aurra pas volé.

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  15. excellent mais un bémol tout de même...j'ai du mal à accepter qu'on puisse innocenter un coupable (O.J Simpson)parce qu'il a été accusé par un raciste...à ce compte là, il n'y a plus de coupables en France dans nombres d'affaires car notre police est assurément contaminée. Si tous les racistes étaient malhonnêtes (et vice-versa) ça serait trop simple.

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  16. Dans le camp "pro DSK", on a effectivement assisté à une effroyable et effarante minimisation du crime pour l'innocenter. Mais dans l'autre camp, il semble impossible de prendre en considération la victime ET de douter de son témoignage. C'est terrible de se faire violer, certes, mais encore faut-il que le fait soit avéré, sinon ce n'est qu'un mensonge. Reconnaître cette condition, à laquelle les faits sont suspendus, ne constitue en rien un mépris de la victime, c'est plutôt reconnaître la difficulté qu'elle doit surmonter pour être considérée comme telle.

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  17. je suis d'accord avec les personnes mentionnant le benefice du doute dans tout ca?
    Juste histoire de faire l'avocat du Diable

    Article OK, mais les quelques fautes d'orthographes n'aident pas a la credibilite..

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  18. L'habeas corpus n'a rien à voir avec la présomption d'innocence. il indique simplement que l'on ne peut être emprisonné sans être jugé (c-à-d sans que l'on vous indique pourquoi vous êtes arrêtés).

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