La marche des fiertés est née après des affrontements entre forces de l'ordre et transpédégouines aux Etats-Unis dans les années 1970. En France, à la même époque, naissait le Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire porté par des militantEs féministes exprimant leur révolte à l'encontre du système hétéropatriarcal. Les mouvements Lesbien Gays Bi Trans et Intersexes se sont construits comme une force subversive susceptible d'entraîner une transformation de la société dans son ensemble. Actuellement, l'état du mouvement LGBTI (si l'on peut encore parler de mouvement) va à l'encontre de ces revendications révolutionnaires : l'enjeu n'est plus de transformer la société mais au contraire de s'y intégrer, de s'y conformer.
Aujourd'hui, le mot d'ordre annoncé nationalement pour les marches qui auront lieu partout en France est « pour l'égalité: en 2011 je marche, en 2012 je vote ». Comme si l'arrivée au pouvoir du parti socialiste allait changer radicalement la situation d'oppression dans laquelle vive quotidiennement les personnes LGBTI... Nous n'avons aucune illusion. En effet le Parti Socialiste n'est pas prêt à l'abolition d'une société hétéro-patriarcale qu’il reconduit à dessein.
Or face aux différentes forces politiques dirigeantes, les revendications des militantEs LGBTI ne sont pas toujours suffisantes. Il nous faut dès lors, et sans attendre de prochaines échéances électorales, revendiquer certes des droits légitimes tels que l'accès à la Procréation Médicalement Assistée ou le mariage, mais avant tout repenser notre place dans la société, qui ne doit pas/plus être celle que le pouvoir hétéro-sexiste veut bien nous céder. Il ne s'agit pas d'accepter des miettes et d'attendre qu'on veuille bien nous entendre.
Pour cela il est nécessaire de rendre à ces Marches des Fiertés et des Visibilités leurs valeurs militantes et politiques. Elles sont le relais de parole d'oppriméEs et de revendications, non de simples festivités commerciales étendards d'une pseudo liberté sexuelle qui n'est finalement que la reconduction de normes qui nous isolent dans des carcans mutiques.
Faisons en sorte que ces Marches soient le reflet de la place que nous voulons occuper aujourd'hui dans la société. En 2011 nous marchons, en 2012 nous courrons mais jamais nous ne ramperons!
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