25 août 2011

Tous égaux face au cerveau

« L’être humain est génétiquement programmé mais programmé pour apprendre. »
 François Jacob, biochimiste

Cerveau, sexe et pouvoir, de Catherine Vidal, neurobiologiste, et Dorothée Benoit-Browaeys, journaliste scientifique, c'est un peu – beaucoup ! – l'anti Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus, tristement célèbre (on me l'a offert, je sais de quoi je parle. C'est gentil de vouloir m'instruire...) Car pour celles et ceux qui ne le savaient pas, bonne nouvelle : nous avons tous le même cerveau ! Pour lutter contre les idées reçues sur de présumées différences entre hommes et femmes, idées reçues trop largement relayées par les médias, voici un échantillon de nos nouvelles connaissances en la matière, en attendant que vous lisiez le livre. Nous avons tant en commun ! Opposons une résistance éclairée aux idées reçues, on s'en portera tous beaucoup mieux !


L’étude du cerveau : une recherche sous influence

Toute l’histoire médicale des deux derniers siècles témoigne, non d’une recherche sur les genres, mais d’une quête d’un support biologique pour justifier les statuts sociaux supérieurs des uns sur les autres.
Bien que de multiples théories sur le cerveau se soient succédées au fil du temps, c’est au 19e siècle que son étude a réellement commencé. Si la phrénologie (du grec phrên : intelligence), qui consistait en « l’étude des facultés dominantes d’un individu d’après la forme de son crâne »1 et qui était censée indiquer le caractère et la morale des individus par la simple observation des bosses de leur crâne, a fait fureur, l’étude de la taille et du poids du cerveau également. Constatant que le cerveau masculin était en moyenne plus lourd de 181 gr., les chercheurs – des hommes, bien sûr – ont conclu de ces quelques grammes de différence que les femmes étaient par nature moins intelligentes que les hommes. On n’a évidemment pas mis en relation le poids du cerveau avec la taille du corps, ni pris en considération les âges auxquels mouraient les cobayes alors que le cerveau diminue de 10% en vieillissant. Quelques chiffres éclairant suffiront bien sûr à détruire les fantaisies des cerveaux mal orientés qui nous ont induits en erreur : le cerveau d’Anatole France pesait 1 petit kg, celui de Tourgueniev, 2 kg, celui d’Einstein (incontournable), 1,215 kg, et le poids moyen du cerveau des hommes et des femmes réunis est d’1,350 kg. Ajoutons que lorsqu’on observe un cerveau, rien ne nous permet de dire s’il est celui d’un homme ou celui d’une femme. Voilà déjà quelques caquets rabattus.
Bien des expériences ont montré qu'un cerveau a un fonctionnement de cerveau, comme un bras, qu'il soit d'homme ou de femme, a un fonctionnement de bras, comprenant les mêmes muscles et s'articulant sur les mêmes ossatures. Ce bras peut se muscler avec de l'exercice, ou rester mou si on n'en fait rien, comme le prouvent les body-buildeuses et leurs homologues masculins. Obsédés par les différences physiques qu'on trouve entre les deux genres, en réalité réduites au domaine sexué, beaucoup de chercheurs ont encore les yeux fermés sur une évidence : presque toute l'anatomie humaine fonctionne à l'identique d'un genre à l'autre. Alors pourquoi le cerveau ferait-il exception ? Il faut vraiment vouloir que les femmes aient un statut inférieur à celui des hommes pour prétendre, encore aujourd'hui, à de telles différences. Alors affutons nos armes : confrontée à la culture, la mauvaise foi est toujours en berne.

A ce jour, que savons-nous réellement du cerveau ?

La question du poids et de la taille étant loin derrière nous (mais non l’idéologie qui l’accompagne), nous savons aujourd’hui que le cerveau est asexué et que ce sont les connexions neuronales – appelées synapses – qui font l’intelligence. Qu'on soit homme ou femme, nous naissons avec 100 milliards de neurones, et 10% de connexions entre eux. Les 90 % restant se mettent en place jusqu’à 18-20 ans, d’après nos expériences – rien d’inné, donc, dans tout cela. Adultes, nous avons un million de milliards de synapses qui relient 100 milliards de neurones, et chaque neurone est en contact avec 10 000 neurones, sachant que la construction des circuits synaptiques est dépendante de l’environnement et que les premières années de la vie représentent une période incontournable dans le développement du cerveau. Par exemple, si le nouveau-né possède déjà toutes les structures oculaires nécessaires pour voir, la vision nécessite un apprentissage, à l'égal du langage. Pour se développer, la vision a donc besoin de stimulations (jouets, mobiles), de lumière, de diversité d'angles, etc.
Nous voilà déjà un peu savants, ce qui est excellent pour rabattre le caquet des « on dit sans savoir » ainsi que des Mars, préférables en barres chocolatées, et des Vénus, tellement plus agréables quand elles sont de Milo. Mais poursuivons : plus on en sait, mieux on se porte !

Les expériences par IRM

Si dans les années 80 l’IRM (imagerie par résonance magnétique) a été un outil révolutionnaire dans l’étude du cerveau parce qu’il permet de l'observer en fonctionnement, des scientifiques, pris dans la course à la réussite sociale, sont malheureusement allés un peu vite en besogne : leur ambition de donner leur nom à une zone du cerveau comme on plante un drapeau sur un sommet ou comme on crée une loi pour laisser la trace de son passage, leur a fait oublier le sens de leur mission.
Largement relayées par les médias, car elles sont facilement acceptables par tous en même temps que vendeuses, les idées fausses ne manquent pas sur la question. Contrairement à ce qu’on croit, le cerveau n'a rien d'un espace divisé en plusieurs aires qui contrôleraient chacune une fonction. En réalité, chaque fonction – lire, courir, résoudre un problème de mathématique – est prise en charge par plusieurs zones de notre cerveau dans les deux hémisphères. Ce qui importe, c’est le réseau créé entre les zones du cerveau qui travaillent ensemble. Plus précisément, ce sont les synapses, à savoir les connexions entre les neurones, qui font l’activité du réseau. Par ailleurs, chaque zone prend en charge plusieurs fonctions, en réseaux avec d’autres zones du cerveau. Il n'existe donc pas de zone de langage chez les filles ni de zone d'orientation chez les garçons. Vous pouvez définitivement jeter Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus si ce n'était pas déjà fait.
Plus fascinant encore, et rassurant pour tous ceux que les théories déterministes irritent : en matière de cerveau comme en bien d’autres, nous sommes tous uniques, y compris les vrais jumeaux. A savoir qu’il n’y a pas deux dessins des circonvolutions du cortex cérébral identiques et que chacun de nous met en place une stratégie qui lui est propre pour répondre à une fonction. Les zones qui se mettent en réseau dans la tête de l’un pour jouer du violon ne sont pas forcément les mêmes que celles d’un autre violoniste, et ce parce que nous avons tous un vécu différent construit par une expérience familiale, sociale, culturelle, économique et que la construction des circuits synaptiques est dépendante de notre environnement. C'est pourquoi, si l'observation du cerveau nous apprend comment il fonctionne de façon universelle, cela ne nous dit pas ce qu’est la pensée d’une personne, ni pourquoi il met certaines zones en réseaux plutôt que d’autres, ni rien de l’origine de ces différences.

La plasticité du cerveau et l’apprentissage : encore de l'universel !

Voici quelques exemples de ce que le cerveau humain, qui n'est pas misogyne, lui, est capable de faire. C'est fascinant... (Oh mais je suis une fille ! Je ne devrais peut-être pas m'extasier intellectuellement ! C'est un scandale !) Partons d’une pratique. Il arrive qu’on enlève un hémisphère cérébral entier aux enfants épileptiques qu’aucun médicament ne soulage. Etonnant, n’est-ce pas ? Plus étonnant encore, après une période de réadaptation, non seulement ils reviennent de leur paralysie mais en plus ils peuvent suivre les apprentissages tout à fait normalement. Leur cerveau a trouvé une autre stratégie pour fonctionner : cela s’appelle la plasticité. Celle-ci est multiple et constante tout au long de la vie. Quelque soit l’âge, le genre ou la couleur, lorsqu’on est en période d’apprentissage, de vastes territoires du cerveau sont mobilisés. Puis, la mobilisation diminue. Quand l’apprentissage est réalisé, les acquis deviennent des automatismes qui demandent peu de place dans le cerveau : les activations sont alors réduites à des zones très limitées et une grande place est à nouveau disponible pour d’autres apprentissages, qu'on soit de Mars, de Vénus ou de Saturne.
La prime enfance est le moment où la malléabilité du cerveau est la plus grande. Par exemple, chez les violonistes, la zone du cortex cérébral qui commande la main gauche – celle qui manie les cordes – est très étendue. Or cette zone est d’autant plus étendue que l’apprentissage a commencé entre 5 et 10 ans, ce qui n’empêche pas des personnes plus âgées de se mettre au violon : seulement, ceux-là mettront en place d’autres types de stratégies cérébrales pour y parvenir. Par ailleurs, si l’entraînement cesse, les régions mobilisées régressent.
Dans le même ordre d’idée, on a remarqué que le QI des enfants adoptés par des familles de milieu favorisé sont d’autant élevés qu’ils sont adoptés tôt. Encore une fois, l’intelligence n’est ni une question de genre, ni une question de gènes : c’est une question d’environnement dans lequel on se construit.

Expériences douteuses et idées reçues

Maintenant que nous voilà savants sur la question de l’universalité du fonctionnement cérébral, nous pouvons tranquillement affirmer que non, les hommes et les femmes ne sont pas différents biologiquement, malgré les histoires de roses et de choux quand ce n'est pas une histoire de planètes. Les femmes ne sont pas intellectuellement inférieures aux hommes, non plus que les Noirs le sont aux Blancs, ou les ouvriers aux patrons. La sottise et l’intelligence ne sont pas congénitales, comme les tenants de l’ordre social aiment à nous le faire croire.
Sachant cela, nous pouvons affirmer que les femmes ne sont pas naturellement sociables, émotives et douées pour le langage, et les hommes ne sont pas naturellement disposés à la compétition, à la domination et à l’orientation. On dit communément que l’hémisphère gauche est celui du langage et que le droit régit l’espace, or nous savons que c’est faux puisque, comme le reste, le langage utilise plus d'une dizaine de zones à droite et à gauche. On cite communément les différences entre hommes et femmes sur les questions de langage et d’espace comme si c’était le biologique qui avait des conséquences sur le comportement. Pourtant, si nous partons du principe que c’est notre expérience qui modifie notre biologie et que nous observons nos éducations que j'appellerais plutôt conditionnements, nous ne pouvons que constater que si, dans nos sociétés occidentales, les petits garçons sont encouragés à jouer à des jeux collectifs d’extérieur comme le football, excellent exercice pour apprendre à se repérer et à se déplacer dans l’espace, les petites filles sont incitées à rester à la maison où elles jouent à la poupée, à la dînette, à la coiffeuse, etc., tous jeux de sociabilité qui, même joués avec un interlocuteur imaginaire, sont producteurs d'expression verbale. Ces expériences différentes ne peuvent que mener à des stratégies cérébrales différentes.
Penchons-nous encore sur une expérience passionnante, histoire de renvoyer définitivement Mars et Vénus sur leur planète. Dans le test du labyrinthe, destiné à évaluer les gens sur leur capacité à se repérer dans l’espace, certain(e)s utilisent une stratégie globale de l’espace, d’autres une stratégie par indices de parcours. Avec la répétition des tests, ceux et celles qui utilisaient la stratégie globale optent finalement pour celle des indices de parcours, plus efficace. A la fin des tests, on observe que l’écart entre hommes et femmes est faible, qu’il disparaît en une semaine de tests, et qu’après ce délai, hommes et femmes progressent au même rythme. Cela ne peut que nous conduire, encore une fois, à considérer que c’est l’expérience qui a un impact sur le biologique, et non l’inverse, et que notre construction cérébrale, basée sur des expériences, peut être un cercle vertueux si les expériences sont variées, ou un cercle vicieux si les apprentissages sont limités à des domaines qui se ressemblent.


Tant que certains chercheurs se focaliseront sur les différences présumées entre les genres, ils ne pourront voir que les différences entre un homme et une femme sont beaucoup moins importantes qu'entre un violoniste et un matheux, ou entre une athlète et une championne d’échec. Et pourtant, la variabilité entre les individus d’un même sexe l’emporte sur la variabilité entre hommes et femmes, malgré les fortes disparités qui perdurent dans l'éducation. Ce n'est pas l'incapacité qui empêche l’expérience, c'est d'empêcher l'expérience qui rend incapable. On a longtemps cru que les femmes étaient incapables de conduire, et pourtant elles conduisent, comme on a prétendu que les hommes ne pouvaient se montrer « maternels » avec leurs enfants. Comme s'ils étaient incapables de tendresse ! En somme, il suffit d’enlever les cadres et les limites, factices, pour que les gens s'en libèrent et que tout devienne possible. Et alors, adieu Mars et Vénus !

Virginie







1 Nouveau Petit Robert, 1994.

45 commentaires:

  1. Ah ! Ça c'est encore bien un article de bonnes femmes, tiens donc ! Hmmmmm. Merci pour l'article. D'ici quelques décennies ça rentrera peut-être dans la tête de certains hauts responsables pas très finaux...

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  2. Intéressant. Je suppose que ce livre fait aussi référence à "La mal-mesure de l'homme" de Stephan Jay Gould qui dénonçait il y a 30 ans déjà diverses manipulations et biais d'anciennes études "craniométriques" ou plus récemment de "tests d'intelligence", utilisés par certains depuis des siècles comme justifications à diverses discriminations/esclavagismes/etc.

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  3. Fifi Brincadier25 août 2011 à 14:22

    Très bon billet.

    Mais il y a une chose me chiffonne dans cette phrase:
    "Maintenant que nous voilà savants sur la question de l’universalité du fonctionnement cervical, nous pouvons tranquillement affirmer que non, les hommes et les femmes ne sont pas différents biologiquement, malgré les histoires de roses et de choux quand ce n'est pas une histoire de planètes."
    Fonctionnement cervical ? Cérébral, non ?
    J'ose espérer qu'il s'agit d'un simple lapsus. :o)

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  4. un très bon article

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  5. Votre article est non sourcé et tellement pétri d'idéologie qu'il paraît évident que vous connaissiez sa conclusion avant même de vous pencher sur le sujet. Et de fait, vous accumulez les raisonnements biaisés et les fausses démonstrations, si bien que vous présentez au final une image tout à fait déformée de l'état de la science en la matière. (Je peux développer au besoin, si ça vous intéresse d'en débattre.)

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  6. "l’universalité du fonctionnement cervical"
    les hommes ont un fonctionnement cérébral

    cervical : relatif au col de l'utérus
    cérébral : relatif au cerveau

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  7. Oups ! Merci de lire si attentivement les articles ! Le lapsus est réparé...

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  8. "Article pétri d'idéologie" mais bien sûr...
    Un peu de lecture avec des sources alors : http://www.cnrs.fr/mpdf/IMG/pdf/tap_genre.pdf

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  9. "Pétri d'idéologie", je maintiens.

    - "Encore une fois, l’intelligence n’est ni une question de genre, ni une question de gènes : c’est une question d’environnement dans lequel on se construit."
    Faux : les chercheurs dans le domaine s'accordent à dire que l'intelligence résulte d'une interaction entre le donné biologique et l'environnement, et que le premier joue un rôle important. En termes mesurables, la corrélation en QI de jumeaux monozygotes (donc partageant le même génome) élevés séparément (donc pour qui l'environnement est différent), est de 0.74, d'après une méta-analyse publiée dans Nature en 2007. Ce qui tend à montrer, pour être plus clair, et avec les précautions d'usage que nécessite un usage raisonné des résultats scientifiques, qu'environ la moitié (0.74²) de la variance observée sur le score de QI résulte de facteurs biologiques innés.

    Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres des affirmations péremptoires que contient cet article, et qui sont plus dictées par des considérations idéologiques que scientifiques. L'idée selon laquelle *seul* l'environnement façonne la cognition humaine est en son genre une idée généreuse, qui a eu son heure de gloire dans les sciences humaines, qui est toujours portée au pinacle par beaucoup de personnes qui y ont un intérêt idéologique bien compris (gender studies, notamment), mais qui scientifiquement est fausse. Je crois que beaucoup de gens, moi y compris, préféreraient qu'elle soit vraie. Mais la pratique scientifique normale ne doit pas se soucier de nos préjugés et de nos désirs profonds.

    Joan (je n'arrive à enregistrer mon commentaire que s'il est anonyme)

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  10. Hyô : tout aussi idéologique (vous n'avez qu'à jeter un oeil au CV de Stéphanie Arc, qui a écrit les deux articles et en particulier "L'Alibi de la nature", auquel vous faites, j'imagine, plus particulièrement référence) mais bien plus sérieux et argumenté. Il y a quand même une façon laxiste, parfois clairement biaisée, de mêler les conclusions d'études, les opinions des scientifiques et les opinions du rédacteur qui, je l'espère, ne vous aura pas échappé.

    Joan

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  11. Je ne suis pas l'auteure de cet article et je pense qu'elle répondra elle-même si elle en a le temps et l'envie. Deux petites choses cependant : cet article est fondé sur la lecture de l'ouvrage de Catherine Vidal, neurobiologiste et directrice de recherche à l'Institut Pasteur. Il ne s'agit donc pas des divagations d'une féministe frustrée qui ne se serait appuyée sur rien. Ensuite il me semble assez étrange de penser que la mesure de l'intelligence par les test de QI n'est pas sociale et culturelle et que cela donne par conséquent des résultat qui sont la "vérité" sur "l'intelligence" des individus. Enfin (ça fera 3 petites choses mais tant pis), la manière dont vous invoquez la science comme détentrice de LA vérité est un peu dérangeante quand l'on connait (même très peu comme c'est mon cas)les débats épistémologique autour de la recherche scientifique...
    Cet article remet en cause une idée reçue largement diffusée sur les différence fondamentales qui existeraient entre le cerveau des femmes et celui des hommes, croire qu'il est un pratique scientifique "normale" qui soit détachée de tout préjugé me semble bien naïf...

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  12. Je vais répondre à vos deux-trois points, qui sont intéressants, mais avant je voudrais juste vous demander de ne pas sur-interpréter mes propos : les interpréter suffit amplement.

    1) Je vous suis tout à fait : cet article est fondé sur le travail de C. Vidal et n'ayant pas lu le livre en question, je serais bien en peine de faire le départ exact entre ce qui relève de celle-ci et ce qui relève de l'auteur de l'article. Malgré tout, cet article comprend beaucoup d'énormités qui ne pourraient tout simplement pas être défendues en l'état par un neurobiologiste sérieux. A mon avis, les faits cités (qui sont pour la plupart assez bateau) sont issus du livre de C. Vidal, et les raisonnements, ainsi que leurs conclusions, en sont (beaucoup trop) librement adaptées.

    2) Je n'ai jamais dit une telle chose, comme vous le savez. Mais pour vous répondre plus sérieusement il faudrait rentrer dans les détails, car c'est une question assez complexe. Pour aller vite, l'intelligence n'est pas un concept scientifique, et l'évaluer nécessite d'en passer par une définition objectivement mesurable et théoriquement motivée : les tests de QI. Je ne développe pas plus, parce que je ne vois pas, à ce stade, en quoi ce que vous dites est une objection à mon point.

    3) Nous avons chacun une définition de la vérité qui nous est propre. Simplement, il faut comprendre la démarche scientifique et la présenter honnêtement quand on souhaite s'appuyer sur elle. Vous pointez un fait intéressant : il est faux de dire que la pratique scientifique est détachée de tout préjugé, et je ne le prétends pas. Mais il y a monde entre une position raisonnablement relativiste telle que celle-ci, et l'affirmation que chacun fait de la science de manière à simplement confirmer ses préjugés. Il y a là une question fondamentale d'honnêteté intellectuelle qui, j'en suis sûr, ne vous a pas échappé. A partir du moment où l'on accepte un certain nombres d'hypothèses premières, il est tout simplement incohérent d'en réfuter les conclusions. Un résultat scientifique probant (ie, en général, un faisceau de résultats qui vont dans la même direction) devrait être considéré comme tel même s'il contrevient à nos désirs et nos intuitions et c'est quelque chose d'assez fréquent dans la recherche scientifique. Comme je l'écrivais, je serais personnellement fort aise que la recherche échoue à montrer des différences cognitives probantes entre les sexes. Simplement, en me fondant sur une analyse en toute bonne foi de la littérature à ce sujet, et même si je ne suis pas spécialiste de cette question, il me paraît qu'en l'état de l'art, tel n'est pas le cas.

    Quand je dis que l'idée selon laquelle seul l'environnement façonne la cognition est fausse, vous devriez comprendre cela : cette hypothèse est totalement réfutée par un nombre incommensurable d'observations et de résultats scientifiques. C'est d'ailleurs tellement évident qu'il faut les appâts d'une idéologie bien ancrée pour ne pas le voir. Un seul exemple, au hasard : les maladies génétiques qui ont un effet dévastateur sur la cognition comme les syndromes de Rett ou d'Angelman (l'autisme est un exemple intéressant en la matière).

    Joan

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  13. Ah! merci de rappeler que le QI n'est pas une mesure indépendante du social et du culturel.

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  14. Virginie, auteur de l'article26 août 2011 à 23:53

    Bonjour,

    Comme je l'annonce dans mon introduction, cet article est la présentation d'un livre, Cerveau, sexe et pouvoir, de Catherine Vidal, neurobiologiste, et Dorothée Benoit-Browaeys, journaliste scientifique. J'ai donc annoncé ma source.

    Il est pétri d'idéologie ? Bien. Quand je lis que des chercheurs ont trouvé le gène de l'infidélité chez les hommes, et exclusivement chez eux, et qu'il ne faut donc pas leur en vouloir de tromper leur femme, je ne pense pas que ce soit dénué d'idéologie. Pourtant ce genre d'idées accréditant les différences de genre sont diffusés en masse dans les médias, contrairement à celles portant sur la construction sociale des genres. Pour ma part, j'ai des convictions, bien sûr. Je ne les cache pas puisque je fais publier mon article par les Poupées en pantalons. Alors quand je lis un livre qui m'a l'air fiable, et qui confirme les études sociologiques qui, depuis longtemps maintenant, montrent que les inégalités sont sociales et non naturelles, j'ai à cœur de le faire connaître.

    Pour finir, je porte, il est vrai, une confiance limitée aux sciences. Les résultats des scientifiques ne suffisent pas : encore faut-il savoir comment ils ont fait leur recherche, ce qu'ils cherchaient, ce qu'ils voulaient prouver, qui ils étaient, ce qu'ils pensent et comment. Voulaient-ils démontrer quelque chose en particulier, ou ont-ils posé une question ouverte pour savoir si leur hypothèse se tient ? Il y a comment on cherche, avec quels procédés, ce qui peut tout changer aux résultats obtenus, mais il y a aussi les conclusions qu'on en tire.
    Beaucoup d'erreurs ont été faites par les chercheurs – des exemples sont donnés dans mon article - parce que leur recherche était orientée par les idéologies inconscientes de leur société et de leur époque. Pourquoi cela ne continuerait-il pas ?
    C'est pourquoi, entre les chercheurs qui considèrent leurs résultats comme la cause de comportements, ce qui est le mode de pensée dominant, et ceux qui considèrent que ces mêmes résultats sont la conséquence de comportements appris, je choisis les seconds. Non parce que ça m'arrange mais parce que ces derniers ne cessent de se demander pourquoi les choses sont comme elles sont, et qu'ils vont au-delà du constat.

    Cela étant dit, je me demande pourquoi un article aussi pacifique peut déclencher autant de hargne. Est-ce vraiment la science que vous défendez, ou autre chose ?

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  15. Merci d'avoir corrigé le funeste "cervical".

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  16. "Est-ce vraiment la science que vous défendez, ou autre chose ? "
    Je constate aussi une levée de bouclier à chaque fois que j'aborde ce sujet avec des gens de mon entourage (hommes et femmes) qui sont "éduqués". C'est fascinant de voir combien il leur est difficile de se remettre en cause et de réfléchir sur tous les préjugés qui nous nourrissent à la naissance. Les Hommes viennent de mars et les femmes de Vénus, oui bien sûr... en fait ce livre n'est qu'une piètre excuse pour nous conforter dans notre monde et dans nos manières et pour ne pas aller plus loin et s'améliorer (surtout de la part des femmes...).
    Très bon article salvateur!
    Juliane

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  17. Un article vraiment très intéressant et très bien écrit.
    Merci pour cette publication. J'irai lire ce livre..

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  18. "Cela étant dit, je me demande pourquoi un article aussi pacifique peut déclencher autant de hargne. Est-ce vraiment la science que vous défendez, ou autre chose ?"

    Désolé pour le ton vindicatif, mais votre article m'a raisonnablement indigné, non pas sur le fond, mais de par les raisonnements fallacieux qu'il déploie. Je vais essayer d'être moins hargneux, et plus didactique, et soyez assurée que je n'ai aucune animosité à votre égard. Votre insinuation, en revanche, je vous la laisse. Vous semblez ainsi étonnée qu'un article aussi pacifique suscite une réaction aussi forte : c'est qu'il s'apparente, de mon point de vue, à de la désinformation légère. Dés lors, aussi louable qu'en soit la finalité (et l'idée que la cognition ne dépend pas du sexe est en effet plutôt plaisante), les moyens employés vous disqualifient d'emblée.

    "Quand je lis que des chercheurs ont trouvé le gène de l'infidélité chez les hommes, et exclusivement chez eux, et qu'il ne faut donc pas leur en vouloir de tromper leur femme, je ne pense pas que ce soit dénué d'idéologie. Pourtant ce genre d'idées accréditant les différences de genre sont diffusés en masse dans les médias, contrairement à celles portant sur la construction sociale des genres."

    Vous faites référence, je pense, aux importantes études qui ont montré le rôle de la vasopressine dans le comportement sexuel des mâles campagnols, et à ses prolongements, en cours d'étude, chez l'humain. Vous en tirez une conclusion ("il ne faut pas donc pas leur en vouloir de tromper leur femme") qui vous permet de rejeter en bloc ces résultats, sous couvert d'arrière-pensée idéologique, omettant au passage : 1) que l'on a trouvé des résultats similaires, avec une hormone et des zones cérébrales différentes, chez le campagnol femelle ; 2) que cette conclusion vous appartient en propre, ou à certains journalistes, mais qu'en aucun cas un scientifique ne s'autoriserait à formuler une hypothèse aussi peu scientifique, justement. En réalité, donc, vous montrez par là que vous adoptez une lecture idéologique des résultats scientifiques qui vous tombent sous la main de manière indirecte, et êtes disposée à occulter des faits qui vous desservent, ou plus probablement que vous vous en tenez à la lecture superficielle que font certains médias de résultats expérimentaux importants. Il y a beaucoup à dire sur la façon dont les médias (mal)traitent la science, par ignorance crasse et manque d'intérêts conjugués, parfois par idéologie, mais une chose est sûre : cela ne vous dédouane pas d'être sérieuse dans vos propres exposés. Accessoirement, il y a un phénomène qui me paraît assez général dans le rapport que nous entretenons avec la science : moins nous en savons, plus nous laissons de place à nos préjugés et à nos idéologies.

    Joan

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  19. (suite 1)


    J'en viens maintenant à votre conception de la science, et je constate qu'en gros vous considérez que quitte à faire son marché, autant le faire dans son rayon préféré. Vous reproduisez là une attitude qui me semble très fréquente chez les militants. Elle me paraît déjà contestable dans le champ des sciences humaines, mais je ne m'estime pas suffisamment compétent en la matière pour en discuter. Dans le cas des sciences expérimentales, c'est sans conteste une attitude qui ne peut vous conduire qu'à manquer de l'objectivité et de l'exhaustivité nécessaires à la constitution d'une opinion valable. Je serais prêt à parier que le livre de C. Vidal est intéressant et bien argumenté, scientifiquement défendable, mais je peux vous assurer que l'image que vous en donnez lui fait perdre en crédibilité. C'est dommage à tout point de vue, car ce faisant, vous fournissez des arguments biaisés à des lecteurs déjà convaincus et de bonnes raisons de rejeter vos positions à des lecteurs plus sceptiques. C'est d'autant plus dommage que vous citez quelques bons arguments en faveur de votre thèse (la construction sociale des différences cognitives entre les genres), comme le résultat de l'étude sur le test du labyrinthe. Malheureusement, la recherche étant ce qu'elle est (complexe, sans quoi on aurait déjà trouvé...), il existe aussi des résultats tout aussi intéressants qui vont dans l'autre sens, et que par probité intellectuelle il serait nécessaire de citer également.

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  20. (suite 2)


    "Beaucoup d'erreurs ont été faites par les chercheurs – des exemples sont donnés dans mon article - parce que leur recherche était orientée par les idéologies inconscientes de leur société et de leur époque. Pourquoi cela ne continuerait-il pas ?"

    C'est un argument de bon sens, de portée très générale, et dont il serait dommage de se priver ! La recherche est nécessairement orientée par les idéologies inconscientes portées par une société et son époque, la question intéressante étant, encore une fois : dans quelle mesure ? Car, quoi que vous en pensiez, la recherche en neurosciences et en psychologie cognitive est extrêmement balisée d'un point de vue méthodologique, ce qui limite fortement l'existence de biais dans les procédures et l'analyse brute des résultats. Si biais il y a, il se trouvera fort probablement soit dans la manière d'interpréter les résultats, auquel cas l'idéologie aura au moins cette qualité d'être explicite (les standards de rédaction d'article l'assurent), soit dans l'objectif général de l'étude, auquel cas la qualité intrinsèque de l'étude n'en sera pas affectée. Ce n'est pas suffisant pour éradiquer les effets de l'idéologie, mais j'espère que vous serez d'accord pour dire que cela les limite fortement. Pour le reste, la science progresse par la contradiction et il y aura souvent une saine pluralité de points de vue pour rétablir les effets d'une idéologie un peu trop marquée. Demeure la question des idéologies tellement dominantes qu'elles ne trouvent pas suffisamment de contradicteurs, ou tellement insidieuses qu'elles passent à travers les mailles du filet. Eh bien, il est très plausible qu'elles aient une influence sur la pratique scientifique. Mais je crois que le champ des sciences expérimentales y est généralement, de par sa nature, moins perméable que d'autres champs. C'est déjà ça. Et je me permettrais de remarquer, enfin, que votre activité de militante est idéologique par nature, et qu'à ce titre vous êtes probablement bien plus influencée que le scientifique lamba.

    En ce qui concerne la teneur idéologique dominante dans nos sociétés occidentales, je voudrais porter deux affaires à votre réflexion. La première est celle de l'éviction du président d'Harvard Lawrence Summers, pour des propos dont je vous laisse vérifier la teneur exacte (sans se limiter à des sources biaisées telles que le lien de Hyô, par exemple) :
    http://www.boston.com/news/education/higher/articles/2005/01/17/summers_remarks_on_women_draw_fire/
    La seconde, moins médiatisée, concerne la suspension du chercheur en psychologie Helmuth Nyborg, en lien avec son étude sur les différences de QI entre les sexes. Vous pouvez vous renseigner sur cette affaire en partant de http://en.wikipedia.org/wiki/Helmuth_Nyborg, même si je dois vous prévenir qu'il est malheureusement plus technique de se faire une opinion définitive sur celle-ci (il vaut mieux avoir quelques une certaine familiarité avec le champ et quelques connaissances méthodologiques).
    Dans les deux cas, il me semble néanmoins que l'idéologie dominante est assez limpide.

    Joan

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  21. (suite 3)



    De manière générale, et comme ce commentaire est un peu trop long je vais m'arrêter là, vous semblez entretenir une certaine confusion entre ce qui relève de la science et de la politique. Il est possible que la science montre un jour, par exemple, que les femmes ont une maîtrise du langage plus aboutie que les hommes, que les femmes sont moins douées en mathématiques que les hommes ou, que sais-je, que les blonds sont plus intelligents que les bruns (diantre !), tout cela pour des raisons biologiques. Si tel est le cas, on peut certes le déplorer, mais il faudra bien faire avec, et il y a un stade où il ne sert plus à rien de nier l'évidence, sauf à vouloir se retrouver dans le rôle de ces personnes qui se gaussèrent - et se gaussent parfois toujours - à l'idée saugrenue que l'Homme puisse être un primate, ou que la Terre tourne autour du Soleil. On n'en est, bien évidemment, pas là en ce qui concerne les différences cognitives hommes/femmes. Mais il est utile de garder à l'esprit que l'égalité en droit et en dignité des personnes, quels que soient leur ethnie, leur sexe, leur origine ou que sais-je encore, est un postulat politique, c'est-à-dire philosophique et moral, et non pas scientifique.


    "Vous pouvez définitivement jeter Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus si ce n'était pas déjà fait."

    Je termine par un point qui fait consensus ! ^^

    Joan (désolé pour le fractionnement mais votre blog semble gérer étrangement les commentaires longs)

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  22. Joan, quelle insupportable condescendance dans vos propos et quelle hilarante poutre dans votre œil.
    Pour être bien claire, cet article fait référence à un livre de vulgarisation d'une neurobiologiste reconnue, livre que vous n'avez même pas lu si je ne m'abuse?
    Et vous même, n'êtes ni neurologue, ni scientifique, et n'avez absolument aucune connaissance en matière de neurobiologie?
    Cependant vous nous infligez votre logorrhée qui n'apporte comme argument que les élucubrations du directeur d'Harvard (c'est sensé être un argument d'autorité?) qui est? Économiste, et donc naturellement tout à fait compétent pour parler des différences innées entre hommes et femmes...
    Et votre deuxième argument (le lien ne débouche sur rien de concret pour votre information) fait référence à une étude sur les différences de QI entre hommes et femmes?
    Bien, alors pour votre culture G, il a été montré avec des études utilisant la méthode expérimentale si chère à votre cœur que le QI (sensé être un indicateur fidèle, càd "stable" de l'intelligence) dépend de l'acclimatation culturelle, ce qui de fait, l'invalide en tant qu'instrument de mesure de l'intelligence "pure" c'est à dire extraite de toute considération culturelle. Le QI ne fait que mesurer ce que la culture occidentale considère comme étant l'intelligence... Sachant que l'intelligence est conçue comme la "capacité d'adaptation" il s'agit de la capacité d'adaptation à ce qui est valorisé par la culture occidentale, je dirai même plus prosaïquement par les psychologues occidentaux à l'origine des tests de QI.
    Bref, le QI n'est pas "scientifique" du tout, il est particulièrement biaisé et tout à fait idéologique.

    Cette limitation posée je vous invite à vous renseigner sur un concept cher à mon cœur et absolument fascinant que l'on appelle en psychologie sociale LA MENACE DU STÉRÉOTYPE c'est édifiant et vous vous coucherez peut-être moins misogyne (voire raciste).

    "Mais il est utile de garder à l'esprit que l'égalité en droit et en dignité des personnes, quels que soient leur ethnie, leur sexe, leur origine ou que sais-je encore, est un postulat politique, c'est-à-dire philosophique et moral, et non pas scientifique."
    Les études scientifiques récentes vous donnent tort, le connard de Harvard ne changera rien à cette affaire et l'abruti aux QI non plus.

    Mais j'aime assez votre conception, tout le monde est également digne de respect et à les mêmes droits, mais ne nous leurrons pas, les noirs, les arabes, les homo, les juifs et les femmes sont moins intelligents que les hommes blancs, c'est juste un fait scientifique...

    Joan, laissez-moi deviner, en tant qu'homme vous êtes un intellectuel et sans doute un mathématicien de génie non? C'est le moins que vous puissiez faire pour rendre honneur à vos pairs il me semble? Sinon c'est que vous êtes un homme dégénéré. J'ai pas raison?

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  23. Chère Bérénice, je vous invite à relire ma réponse à tête reposée et sans vous énerver de trop : c'est mauvais, paraît-il, pour le coeur et, à coup sûr, pour l'intellect, car vous n'avez pas compris un traître mot de ce que j'ai pu écrire.

    Joan

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  24. Virginie, auteur de l'article1 septembre 2011 à 23:59

    Oui, Joan. Et si les enfants sauvages ne savent pas lire, écrire, compter, jouer aux tarots, c'est parce que c'est biologique, n'est-ce pas. Qu'ils aient manqué d'un environnement social et humain pour développer leurs capacités n'y est pour rien, bien sûr. Ils avaient sûrement le gène de l’enfant sauvage.
    Qu'on puisse devenir autiste si on n'est pas caressé et touché dans les premières semaines de la vie, ça aussi ça doit être biologique. Ca ne vous pose pas question qu'un enfant naisse normal et que l'absence de relations humaines change radicalement le fonctionnement de son cerveau ? Les relations, c'est social, et ce qui est social est politique. Alors ?
    Je vous laisse à ces thèses qui vous séduisent et vous convainquent, et qui prennent les conséquences pour des causes. Et puis je vous laisse aussi à votre acharnement et à votre ironie condescendante. Oui, je vous les laisse de grand cœur. Car dans cet acharnement, il y a autre chose qui se joue que la question des sciences. S'il est honorable de défendre ses convictions, s'en servir pour écraser les autres et se mettre sur des hauteurs l'est beaucoup moins.

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  25. Bérénice, excuse moi mais c'est effrayant ta manière de penser quand même... Sous prétexte que tu es (je le suppose) attachée à l'égalité en droit et en dignité des personnes, tu sembles prête en nier l'existence d'une variabilité intra-spécifique chez les humains... et tout particulièrement de différences inter-sexuelles et inter-ethniques. Personnellement cet aveuglement de beaucoup de militants de gauche frottés aux travaux de science sociale fait mon désespoir depuis que j'ai usé mes fonds de culotte en sociologie... Nous sommes à point irrigués de constructivisme social radical que nous en arrivons parfois à refuser par principe non seulement tout travail qui paraisse à tort ou à raison pouvoir affaiblir ce parti-pris théorique, mais même toute interrogation qui ne se situerait pas à l'intérieur des bornes étroites de cette forme de bien-pensance finalement extrèmement bien balisée. C'est d'ailleurs tout à fait paradoxal, car à mon avis quelqu'un qui se tient informé de la littérature parue ces trente dernières années, notamment celle qui s'attache à déconstruire les catégories de genre et les catégories ethnoraciales devrait avoir en même temps avoir acquis quelques préventions sur la nature des idées et sur le caractère construit et contingent de n'importe quelles convictions philosophico-politiques, les siennes comprises. Si enjeu il y a c'est à mon avis bien plus de construire, d'assurer, de promouvoir, de défendre une égalité en droit et en dignité en connaissance de cause, concernant des individus qui, par ailleurs, présentent une variabilité extraordinaire en matière génotypique et phénotypique, et non pas rabattre ses propres conceptions morales sur une réalité par définition têtue. Mon intuition personnelle est que l'immense majorité des études, y compris celle qui s'attachent à des questions strictement médicales de pathogénie, bien éloignées a priori de sujets brûlants et beaucoup plus investis socialement comme celui des différences de sexe et d'ethnie, tentent d'isoler un ensemble de facteurs correlés parmi lesquels les facteurs environnementaux sont systématiquement pris en compte et influent sur tous les autres, y compris sur la manière dont le patrimoine génétique va s'exprimer dans un individu donné (épigénétique).

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  26. Il en va de même pour l'intelligence, dont on sait effectivement depuis bien longtemps qu'il n'existe pas d'instrument de mesure absolu, parfaitement objectif, irrécusable, ce qu'avait résumé drôlement Alfred Binet en affirmant, il y a plus d'un siècle déjà, que l'intelligence était... ce que mesurait ses tests... Donc le QI mesure une certaine forme d'intelligence, dont on a légitimement fait remarqué qu'elle supposait l'habitude et la capacité à procéder à des exercices abstraits et formels, à mettre en oeuvre une certaine rationalité « froide », laquelle est plus répandue chez des populations éduquées (effet Flynn), plus particulièrement chez celles qui sont passées par des formations techniques de haut niveau (ingénieurs), et plus en phase avec des sociétés où la rationalité « techno-scientifique » est reine. Bref, pour reprendre les résumés de certaines écoles de pensée radicalement relativistes, l'intelligence de l'homme occidental blanc, dominant et imbu d'un certain type de savoir formel. Mais d'une part, cela ne nous explique pas pourquoi des méta-analyses (qu'il s'agit de lire, de comprendre, d'étudier et de critiquer, bien sûr, mais bon on n'a qu'une seule vie...) ont montré qu'il y a une corrélation significativement élevée du QI entre des faux jumeaux élevés séparément (plus importante d'ailleurs qu'entre frères et soeurs élevés ensemble). D'autre part, pousse la porte d'un centre médico-social ou d'un foyer de vie et va constater si les personnes qui ont été reconnues déficientes intellectuellement (pour rappel, d'après les critères de l'OMS, un diagnostic de déficience mentale légère peut être posé lorsqu'on obtient des résultants de moins de 70 au test de QI) font preuve de capacités d'adaptabilité et d'intelligence qui satisfont tes propres critères, indépendamment des questions des biais culturels et idéologiques des tests de QI. Je pense que passé un certain seuil de flou, la réponse est non. Donc on peut et on doit critiquer le QI ou d'autres formes d'échelles psychométriques (car il n'y pas que le QI...), mais il faut bien reconnaître qu'ils saisissent quand même quelque chose, que ce ne sont pas de pur artefacts. Ca ne mange pas de pain de le reconnaître, tu me diras.
    Partant de là, je ne vois pas pourquoi les recherches de l' « abruti aux QI » comme tu dis, serait susceptible de te déranger, si tu étais cohérente avec toi-même. Car si tu estimes que le QI ne mesure pas quelque chose qu'on pourrait qualifier substantiellement d'intelligence, finalement, peu importe qu'il y ait des différences significatives (d'ailleurs faibles) mesurées dans les résultats entre hommes et femmes. Et si tu estimes que l'intelligence est (partiellement au moins) culturellement construite, il est parfaitement logique qu'on observe des différences sur la base d'une socialisation différentielle qui induit des différences fines et stables en matière de développement et de construction psychologique.

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  27. ... Je ne vois pas non plus pourquoi tu te moques de la conception selon laquelle : « tout le monde est également digne de respect et à les mêmes droits, mais ne nous leurrons pas, les noirs, les arabes, les homo, les juifs et les femmes sont moins intelligents que les hommes blancs, c'est juste un fait scientifique... ». Ce qui est là un résumé parfaitement outrancier, bien sûr, avec cette bonne vieille utilisation du racisme/facisme comme catégorie délégitimante qui est maheureusement un sport national de nos militants de gauche. Donc si je met à part le côté polémique de ton affirmation, est ce que tu ne trouves pas qu'à l'inverse il est un peu facile de considérer que tout le monde est digne de respect et possède les mêmes droits si tu postules que par définition tout le monde est identique du point de vue biologique et physiologique et que le fait même de questionner les différences ethniques ou sexuelles sont assimilables à un crime en pensée sinon en droit ? Est-ce que tu irais, par exemple, en matière de différences hommes/femmes, jusqu'à nier l'existence de différences inter-sexuelles d'organisation du système endocrinien ou à nier que ces différences puissent jouer un rôle (en concomitance avec d'autres facteurs sociaux et culturels bien entendu) dans les différences observables de comportement ?

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  28. "Oui, Joan. Et si les enfants sauvages ne savent pas lire, écrire, compter, jouer aux tarots, c'est parce que c'est biologique, n'est-ce pas. Qu'ils aient manqué d'un environnement social et humain pour développer leurs capacités n'y est pour rien, bien sûr. Ils avaient sûrement le gène de l’enfant sauvage."

    Dites, je ne sais pas comment écrire les choses pour être compris. Ce que j'ai réfuté avec force c'est votre affirmation que *seul* l'environnement façonne la cognition, qui pour moi (et tous les chercheurs dans le domaine, en fait) est manifestement fausse, sur-fausse et re-fausse. Vous allez encore me trouver condescendant, mais vous ne m'aidez pas vraiment, puisque vous préférez mal me lire que de m'accorder ce point : la cognition relève d'une interaction entre un donné biologique initial et l'environnement, qui inclut naturellement le social.

    Sauf le tarot, bien sûr, qui est un gène spécifique.


    "Qu'on puisse devenir autiste si on n'est pas caressé et touché dans les premières semaines de la vie, ça aussi ça doit être biologique."

    Ca, en revanche, c'est surtout faux. J'ignore d'où vous tenez cette information : s'il n'y a aucune interaction avec un nourisson, il va présenter de très importants retards de développement et des symptômes dépressifs, jusqu'à éventuellement "se laisser" dépérir dans les cas les plus graves - c'est ce qu'on a appelé hospitalisme. Sinon l'enfant pourra développer tout un tas de troubles psychiques, mais probablement pas devenir autiste au sens strict du terme, du moins pas du seul fait de sa prise en charge dans la petite enfance. Si vous faites référence à des travaux tels que ceux de Bettelheim et Mannoni, sachez qu'ils sont désormais considérés comme obsolètes (et nocifs, en ce qui me concerne, car ils ont beaucoup contribué à culpabiliser les parents d'enfants autistes). Ca n'enlève rien à votre point, d'ailleurs, auquel j'ai répondu plus haut, car il est certain que les interactions sociales, surtout dans la petite enfance, peuvent avoir des conséquences dramatiques sur le développement psychique.

    Joan

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  29. (suite)

    "Ca ne vous pose pas question qu'un enfant naisse normal et que l'absence de relations humaines change radicalement le fonctionnement de son cerveau ?"

    Eh bien non, c'est quelque chose que je sais pertinemment et qui va dans le sens de ce que j'ai pu écrire précédemment.


    "Les relations, c'est social, et ce qui est social est politique. Alors ?"

    Alors je ne vois pas exactement où vous voulez en venir. Vous pouvez développer ?


    "Je vous laisse à ces thèses qui vous séduisent et vous convainquent, et qui prennent les conséquences pour des causes."

    Faire le départ entre causes et conséquences ou, plutôt, proposer un modèle causal explicatif de la cognition constitue une bonne part de la recherche actuelle dans le domaine. C'est un travail d'une difficulté incroyable, qui tolère mal à l'à peu près et très mal les assertions idéologiques. Dans le cas général, le biologique influe sur le social, qui lui-même influe en retour sur le biologique et, dès lors, sur la cognition : on a donc des chaines causales imbriquées, et l'enjeu consiste à pouvoir évaluer qualitativement et quantitativement (quand c'est possible) le rôle de chaque facteur, dans le cadre d'un modèle théorique donné. Tout ça pour vous dire que balancer deux trois exemples d'influence du social sur la cognition ne suffit pas à pouvoir affirmer que la cognition est du tout social, de même que la cognition n'est certainement pas du tout biologique. Le curseur se trouve quelque part sur le continuum qui s'étend entre les deux, mais une fois qu'on a dit ça on n'a rien dit du champ qu'on étudie. Mais j'ai l'impression que c'est déjà trop pour vous, ou me trompè-je ?


    "Et puis je vous laisse aussi à votre acharnement et à votre ironie condescendante."

    Acharnement, pourquoi pas, mais ironie condescendante, je me demande un peu où vous l'avez trouvée.


    "S'il est honorable de défendre ses convictions, s'en servir pour écraser les autres et se mettre sur des hauteurs l'est beaucoup moins."

    Je vous ai peut-être paru écrasant, mais vous pourriez comprendre que vous ne l'êtes pas moins, à cette différence près que j'apporte des faits et des références détaillées à l'appui de mes affirmations, ce que vous ne faites pas vraiment. Quoi que vous en pensiez, et je pense que votre avis est de toute façon fixé, il s'agit moins pour moi de me "mettre sur des hauteurs" que de chercher à vous faire comprendre en quoi vos affirmations ne tiennent pas face à des critères scientifiques (mais c'est vous-même qui vous êtes placée sur ce terrain), et pourquoi vous auriez tout à gagner à nuancer votre position. En l'état votre démarche tient plus de celle de l'amiral Nelson, qui pointait à dessein sa lunette sur son oeil aveugle pour ne pas voir les signaux qui lui déplaisaient.


    "Car dans cet acharnement, il y a autre chose qui se joue que la question des sciences."

    Vous avez raison sur ce point, mais pas dans le sens que vous entendez. Cet autre chose qui se cache, c'est celui, tout simplement, de l'honnêteté intellectuelle dont on devrait, à mon sens, faire montre lorsqu'on diffuse des informations, même à destination d'un public a priori acquis. D'ailleurs j'ai trouvé votre article par hasard via Rezo, ce qui est une bonne chose pour vous, mais devrait vous apporter un public un peu plus divers, et donc difficile, que le militant féministe lambda, déjà imprégné de vos thèses. A bon entendeur.

    Joan

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  30. Aaaah les hormones... Nous les attendions, et les voilà !

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  31. Je réponds, un peu malgré moi... Je suis incorrigible ! Il me semble que ce sont justement ceux qui prétendent que les "différences ethniques" ou "sexuelles" existent en tant qu'elles sont des caractéristiques de groupe qui nient toute possibilité de différenciation individuelle.
    Quant à nous, nous rappelons que davantage qu'une égalité en droit entre les groupes, ce pour quoi nous luttons c'est la disparition de ces groupes, c'est à dire : la fin du sexe (ou de la "race") comme élément socialement distinctif et pertinent... Alors sera permise la véritable égalité. C'est pour nous le genre qui crée le sexe et non l'inverse.

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  32. petit rectificatif : à propos de l'étude menée je voulais parler de "vrais jumeaux", et non pas de "faux jumeaux". Désolé pour la coquille.

    Les Poupées en Pantalon, je te répondrai un peu plus tard quand j'aurai le temps, mais je n'arrive pas croire que tu penses sérieusement qu'il n'existe pas de différences physiologiques fondamentales et s'exprimant à tous les niveaux d'organisation, entre individus de sexe féminin et individus de sexe masculin (quand bien même ces différences s'expriment et sont appréhendés au travers d'un environnement et d'une culture spécifique, qui les influencent à leur tour). Allez, franchement...
    Sinon, concernant la disparition de ces groupes... ou plutôt de ces frontières de groupe... je ne vois vraiment pas ce qui te permet d'espérer, à moins que tu sois fondamentalement croyante, que les sociétés humaines puissent cesser un jour secréter de hierarchies internes et dep roduire des catégories signifiantes sur la base de différences objectives et/ou objectivées... Et s'il y a bien une frontière qui à mon avis ne risque pas de s'affaisser de sitôt, c'est bien celle des sexes/genres... Non, là où on peut peut-être raisonnablement espérer quelques « évolutions » lourdes, c'est dans la remise en cause progressive d'une conception fixiste de l'univers, du monde, de l'homme... puisque si l'on reprend la tendance lourde de l'histoire occidentale depuis plusieurs siècles, c'est quand même (enfin y'a d'énormes débats à ce sujets, je passe dessus allégrement..) un désenchantement et une remise en cause progressive des certitudes acquises. J'aime beaucoup le mot de Freud (même si ça lui permettait de prêcher pour sa paroisse) qui parlait des trois grandes blessures narcissiques de l' « humanité » (disons plus sagement du champ de la pensée dans les sociétés européennes et nord américaines, puis par ricochet...), avec Copernic et la fin des systèmes géocentriques, Darwin et la réinclusion de l'homme dans le monde animal (où nos amis éthologues persistent, les gueux, à observer des différences mâle femelle relativement bien documentées chez nos cousins phylogénétiques les mammifères ^^), et lui-même qui interdit à l'homme de rester maître chez lui...

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  33. Si on suit les évolutions de la pensée scientifique, on a petit à petit tout remis en cause, tout déconstruit, tout ébranlé, l'idée de frontière naturelle et d'espace naturel en géographie, l'idée d'un monde de substances et d'une transcendance morale en philosophie (encore que, à mon avis, passé un certain niveau de désillusion on arrête la philosophie... voire à ce sujet l'évolution intéressante d'un J.F. Revel), l'idée des groupes et des classes sociales comme hypostases des structures sociales en sociologie, l'idée d'une langue comme système uniforme et typifiable en linguistique, l'idée de peuples premiers et d'universels humains en anthropologie, l'idée du découpage et du déroulement chronologique en histoire, l'idée d'un évolution linéaire et cumulative du savoir scientifique en épistomologie, l'idée de structure en structuralisme (RIP le structuralisme) j'en passe et des meilleurs. Bien sûr on a souvent brisé des idoles pour en installer d'autres, mais il me semble qu'il y a quand même une tendance lourde, qui a d'ailleurs trouvé une forme de point d'orgue avec le post-modernisme et la french theory, puisque on a fini par conclure que le projet en soi de comprendre le monde était tout simplement un leurre, un miroir aux alouettes... d'où le fait qu'on se retrouve avec des gens qui affirment en tout ingénuité qu'il n'y pas de sexe, pas d'ethnie, pas de biologie, pas de cerveau (ça encore..) et que sais-je encore, que tout ça n'est qu'un vague construit social (relativisme radical), et qu'en tant que tel, ça peut se changer en un claquement de doigts (retour par le fenêtre d'un messianisme refoulé...). D'ailleurs généralement il faut changer l'ordre de raisonnement, car dans toute bonne idéologie les réponses arrivent avant les questions... Il FAUT que ça puisse changer, il FAUT que nous soyions égaux (c'est l'idéal démocratique de la gauche post soixante huitarde française qui l'a décrété alors c'est parole d'Evangile... mais si seulement ça pouvait rester un acte de foi...), donc on ne peut se permettre d'accepter la mise en exergue de différences intra-spécifique ancrées dans le corps, transmissibles ou héritables. Ce serait accepter que l'ordre du monde ne correspond pas à nos idées, et ceci est du cartésianisme de mauvais aloi.
    Après il existe heureusement des stratégies militantes un peu plus équilibrées ou fécondes... on n'est pas obligé de s'inspirer des gender studies et notamment de la queer theory d'une manière aussi stérile, et les frontières, ça peut effectivement se brouiller, ça peut se multiplier, ça peut se relativiser, dans une certaine mesure. Mais déjà, il faudrait passer un pas conceptuel à mon avis important, et là je me situe dans mon champ de prédilection, à savoir la sociologie : l'identité est fondamentalement relationnelle... c'est à dire qu'on se construit et on se définit par rapport à autrui, par rapport à d'autres qu'on constitue précisément comme Autre (à différents niveaux bien sûr, individuel, groupal, sociétal etc) sur la base de différences ou, même parfois, de ressemblances.

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  34. Ce n'est pas le Mal en soi, c'est juste un élément parfaitement banal du fonctionnement de nos sociétés... et ça n'empêche pas de reconnaître l'existence de différences objectives de type biologique... simplement il faut les formuler prudemment en faisant attention à la construction de l'objet d'étude et à la formulation de ces différences qui sont presque toujours statistiques et multifactorielles... Exemple d'un énoncé un peu crétin (bien que pas du tout raciste, au pire « racialiste ») les Noirs courent plus vite que les Blancs. Enoncé un peu plus intelligent et sans doute vrai, à supposer que les études sur lesquelles se basent cette constation aient été bien faites (je le dis d'emblée, j'ai pas accès à la bibliothèque du Congrès depuis chez moi et je m'embeterai pas à lire de la littérature scientifique à ce sujet pour savoir si elles ont été bien menées ou non, d'ailleurs je n'en ai pas du tout les compétences): les populations d'origine ouest-africaine ont un pourcentage plus élevé de fibres musculaires à contraction rapide, ce qui explique en partie la surreprésentation de personnes noires dans les sports anaérobiques, au détriment des sports d'endurance. Il y a également sans aucun doute bien d'autres types de facteurs qui jouent : structure des débouchés professionels, constitution d'un capital corporel chez les jeunes hommes des banlieues pauvres, mode de vie, mental plus agressif, effet d'entraînement des athlètes des générations précédentes etc etc. Mais les différences biologiques existent bel et bien.
    En matière hommes femmes, exemple d'un énoncé crétin : les femmes sont chiantes. Enoncé un peu plus intelligent et sans doute vrai : l'immense majorité des femmes tapent en permanence sur le système de la majorité des hommes...
    bon là je plaisante...
    Je n'ai vraiment plus le temps de continuer, et c'est tant mieux parce que ça fait un gros pavet. Bonne soirée tout le monde.

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  35. @ Pierre,
    Mon petit chéri (puisqu'on se tutoie, n'est-ce pas, c'est que nous sommes intimes) merci pour vos petits rappels théoriques, mais, ayant moi même suivi une formation en psychologie, vous ne m'apprenez rien de neuf... Et il est inutile de m'envoyer au CMP j'y travaille, c'est sensé m'impressionner?

    Je me contente d'énoncé un fait à savoir que le QI ne mesure pas ce qu'il prétend mesurer, vous avez l'air d'accord, vous m'en voyez ravie.

    Vous me dites :
    "Partant de là, je ne vois pas pourquoi les recherches de l' « abruti aux QI » comme tu dis, serait susceptible de te déranger, si tu étais cohérente avec toi-même."
    Mais mon cher, je suis parfaitement cohérente, je lui dénie toute légitimité et je me donne la peine d'argumenter. Visiblement vous avez tout à fait saisi ce que je disais, donc, what else? Qu'est-ce qui vous chiffonne tant?

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  36. Juste pour le fun, je vous opposerai la créativité artistique, mettons la capacité qu'ont certains humains de produire des œuvres artistiques qui vont émouvoir, faire réfléchir, juste le fait de savoir faire du "beau", de l'émouvant, une merveille esthétique, cela peut être un tableau, une musique, une œuvre littéraire etc, et je vous renvoi à votre test de QI qui mesure "quelque chose", et je me demande si il n'est pas désespérément étriqué, biaisé, rabougri... Je vous invite à lire "l'homme qui prenait sa femme pour un chapeau" où vous pourrez constater les "aberrations" rapportées par un neurologue, et je me demande quels résultats aux tests de QI, les cas rapportés, tous plus fascinants les uns que les autres obtiendraient?
    Encore une fois cet "instrument de mesure de l'intelligence" est tellement misérable et idéologiquement orienté qu'il en est risible. Que dire des récentes recherches sur le QE, pendant du QI, où l'on mesure les capacités relationnelles des "sujets" d'une manière absolument grotesque ^^
    Mais, ils n'en sont qu'aux balbutiements me direz-vous, sans doute, mais ça commence mal.

    Voyez-vous je ne pense pas qu'il n'existe pas de différences individuelles, certes non, cependant je suis absolument convaincue que ces différences individuelles ne sont pas subordonnées à des critères tels que les ethnies, le sexe biologique ou pourquoi pas la symétrie du visage, la taille du pénis, la présence de verrues plantaires chez un individu ou la tendance à la constipation...
    Cependant, je serai d'avis qu'on lance une grande étude sur le rapport entre calvitie masculine et QI, en effet, la calvitie est directement dépendante du niveau de la testostérone, donc, si les hormones ont un effet sur les capacités intellectuelles, ont doit pouvoir l'observer...
    Malheureusement il n'y a pas d'études sur le sujet à ma connaissance, est-ce à dire que les différences entre chauves/non chauves n'intéressent pas les chercheurs, en tout cas beaucoup moins que les différences entre les sexes où les ethnies?
    Quel est donc cet étrange tropisme dont la science fait preuve concernant les différences entre sexes et ethnies?
    On dirait, comme une obsession?
    Il est fort regrettable que depuis le temps que l'on cherche... Et avec quelle diligence, quelle constance, quelle tendresse pour ses "différences qui nous rendent complémentaires" on n'ai toujours pas réussi à les mettre à jour définitivement et incontestablement.
    Il y a toujours de méchants gauchistes pour les invalider (en utilisant la méthode scientifique honteusement détournée à des fins idéologiques inavouables) et le plus triste dans l'histoire c'est qu'ils arrivent à les invalider, c'est moche quand même...

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  37. J'ai de la peine vraiment, le monde serait tellement plus simple si l'on avait laissé les scientifiques travailler en paix et hors de toute influence idéologique et qu'ils avaient pu "prouver scientifiquement" que, ben oui les noirs et les femmes étaient moins intelligents et plus dociles (passifs, soumis, émotifs ou autres) que les hommes blancs... Ah oui, ils ont déjà fait ça mais de sales gauchos s'en sont mêlés au mépris de la neutralité et l'objectivité de la science... T_T



    "Est-ce que tu irais, par exemple, en matière de différences hommes/femmes, jusqu'à nier l'existence de différences inter-sexuelles d'organisation du système endocrinien ou à nier que ces différences puissent jouer un rôle (en concomitance avec d'autres facteurs sociaux et culturels bien entendu) dans les différences observables de comportement ? "

    Différences observables de comportement? Je tique sur les différences observables de comportement ^^ Pourquoi selon vous a-t-on inventé l'expérimentation en double aveugle lors de l'administration de placebo versus produit étudié? Parce que le seul fait que la personne qui donne le produit sache s'il s'agit du placebo ou pas, influence le résultat, et ce malgré le protocole... C'est à dire ce que pense l'expérimentateur influe sur l'expérimentation... C'est pas nouveau ce petit concept, je suis sure que vous en avez déjà entendu parler? Influence de l'observateur sur son observation?
    Hum?
    Alors les "comportements observables" lorsqu'il s'agit des genres ou des ethnies hein...

    Voyez les hormones c'est un peu comme la mélanine, vous savez, on a jamais essayé de prouver que le taux de mélanine était corrélé aux capacités intellectuelles, ainsi les roux seraient plus intelligents que les bruns et il y aurait un continuum du plus pâle (le plus intelligent) jusqu'au plus foncé (- de 70 de QI :s) on a pourtant essayé très fort de le démontrer lorsque il s'agissait des noirs versus les blancs, pourtant il s'agit bien de mélanine quand il s'agit de la couleur de la peau...
    De même l'on essaye pas de trouver de corrélation entre le taux de testostérone et les capacités intellectuelles. Cela permettrait pourtant de déterminer parmi les hommes un classement du plus intelligent au moins intelligent (en fonction de son taux de testostérone tout ça dans le respect d'une égale dignité, même pour les plus bêtes, hein, ils auraient les mêmes droits) mais cependant, lorsqu'il s'agit des femmes vs hommes, la testostérone devient subitement un élément déterminant et forcément en rapport avec les capacités intellectuelles...

    Je sais pas j'ai quand même toujours l'impression qu'on se fout de ma gueule quand on parle des hormones pour justifier, heu pardon, étudier les "différences comportementales" entre hommes et femmes.

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  38. Ce qui relève de la croyance (de l'idéologie même) selon moi c'est de penser qu'une supposée différence hormonale ou physiologique produise de soit disant différences de comportement alors que celles ci ne sont que construction sociale... Mais bon dire que les femmes sont naturellement des bonniches ça doit en arranger quelques uns...

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  39. Bonjour à tous et toutes
    Je commence d'abord par quelques remarques liminaires :
    il s'avère que j'ai un doctorat en neurosciences,
    il s'avère que je suis aussi militant d'extrême gauche féministe.
    Mais oubliez vite ces deux lignes car ces deux faits ne donnent bien sûr pas automatiquement à mes propos une véracité plus grande : ça serait un argument d'autorité. Ce qui compte quand on avance une thèse, c'est (entre autre et pour faire cours) les données existantes qui la défendent. On peut être physicien « lambda », critiqué des pseudo-médecines comme l'acupuncture et avoir raison, et être un grand chimiste de renom, Linus Pauling, dire que la vitamine C prévient du cancer et se gourait complètement. Ceci est valable pour n'importe qui en fait : Summerss économiste ou même Catherine Vidal neuroscientifique, il faut ce qu'ils dit au vu des données qu'elle apporte pour défendre ses idées.
    De plus, le domaine des neurosciences est tellement vaste et la littérature scientifiques sur les différences cognitives entre les genres tellement énormes que peu de gens, à mon avis, peuvent avoir une vision exhaustive de la chose.
    Il s'avère que j'ai lu « sexe, cerveau et pouvoir ».
    Cela me donne une certaine « compétence » pour en parler. Malheureusement, je l'ai lu il y a très longtemps, à l'époque de sa sortie, et (en bon neuroscientifique) je ne fais pas confiance à ma mémoire... J'essayerai de ne pas dire trop de bêtise à propos du livre, mais je vous conseille vivement sa lecture dans tous les cas.
    Je tiens aussi à préciser qu'il existe des vidéos de Catherine Vidal sur le même sujet :
    http://www.youtube.com/watch?v=OgM4um9Vvb8
    http://www.ens-lyon.fr/asso/groupe-seminaires/seminaires/voirsem.php?id=cvidal

    Rémy Hergé

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  40. Ensuite quelques remarques sur la science... D'abord ça serait bien de définir le terme : on parle « d'une démarche intellectuelle visant à une compréhension rationnelle du monde [démarche souvent associé à « la » méthode scientifique, difficile à définir aussi], une ensemble de connaissances théoriques et expérimentales acceptées, une communauté sociale avec ses propres mœurs, institutions, et liens à la société qui l'entoure et finalement la science appliquée et la technologie » (Sokal & Bricmont, Impostures intellectuelles).
    Concernant la démarche intellectuelle, je pense qu'elle est la meilleure que nous ayons pour s'approcher de « LA » vérité sans jamais l'atteindre parfaitement. Pour emprunter une tournure de Bouveresse, j'aime bien parler de « vérité approché ».
    Concernant l'ensemble de connaissances accepté, il faut donc voir qu'il est accepté à un moment donné par cette communauté que cet ensemble pourra et sera probablement en partie rejeté ou expliqué/compris différemment par cette communauté dans un futur plus ou moins proche. Il est par contre très très peu probable que l'ensemble de cette connaissance soit rejeté.
    Ceci m'amène donc à rappeler qu'une des très grande force de la science en tant que démarche intellectuelle est son caractère auto-correcteur. Les vielles théories sont soient remplacées par de nouvelles qui expliquent mieux ou alors leur cadre de validité est redéfini.

    Rémy Hergé

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  41. Personnellement, c'est, entre autre, ce caractère auto-correcteur qui me pousse à dire qu'il est politiquement dangereux pour une société d'attendre de la démarche scientifique qu'elle déclare l'égalité entre les sexes, les « races »... C'est donné trop de pouvoir politique à cette démarche scientifique, vu qu'elle pourrait très bien montrer à un moment que cette égalité n'existe pas. Pour faire vite : la démarche scientifique cherche à montrer ce qui est et pas ce qui devrait être.

    C'est pourquoi je suis plutôt d'accord avec "Mais il est utile de garder à l'esprit que l'égalité en droit et en dignité des personnes, quels que soient leur ethnie, leur sexe, leur origine ou que sais-je encore, est un postulat politique, c'est-à-dire philosophique et moral, et non pas scientifique."
    C'est aussi ce point de vue qui est pris par le physicien Bertrand Jordan dans son très bon livre « l'humanité au pluriel » qui fait le point sur la variabilité génétique entre les « races » et essaye de faire le point sur d'éventuelles différences en terme de compétences physiques ou psychologiques (http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article942) : « […] l’égalité en droit n’a pas à être fondée sur la biologie, elle est d’une autre nature, elle exprime le choix d’une société de considérer tous ses membres comme des égaux. ». Citation du lien : à partir du milieu des années 1950, en réaction au nazisme, la différence entre les populations humaines devient culturelle : les sciences biologiques sont désormais utilisées au service d’une argumentation antiraciste et anti-inégalitaire. Un tel discours antiraciste fondé sur la science, et sur la génétique en particulier (« tous les humains partagent, en commun, 99,9 % de leur patrimoine génétique, nous sommes tous identiques, donc les races n’existent pas, donc le racisme n’a pas lieu d’être », « aucun groupe humain ne présente un gène que ne posséderait aucun autre groupe »…), est cependant très risqué : « vouloir prouver scientifiquement que tous les hommes sont égaux, c’est s’exposer à être démenti par une étude qui démontrerait des différences d’aptitudes physiques ou mentales entre individus ou entre groupes, et du coup remettrait en cause leur égalité ». Au passage je recommande vivement ce livre et celui de Goulg, la mal mesure de l'homme, à quiconque voudrait avoir un avis un peu éclairé sur les questions de « race », intelligence et génétique... Même si on est pas obligé d'accepter leur conclusion, ils restent de très bons ouvrages de vulgarisation scientifique et éclairés politiquement.

    Rémy Hergé

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  42. Par homologie on peut appliquer ce raisonnement et faire la distinction entre jugement de fait et jugement de valeur quand il s'agit du genre et des questions qui lui sont liées. Un exemple qui me vient en tête concerne un autre très bon livre de Elisabeth Lloyd (en anglais seulement) qui cherche à savoir si l'orgasme féminin est une adaptation au point de vue de l'évolution. Elle en conclut, comme Stephen Jay Gould d'ailleurs, que contrairement à l'orgasme masculin qui est étroitement lié à l’éjaculation, celui des femmes n'est pas une adaptation. Cela veut il dire que l'orgasme féminin est inférieur à celui des hommes ? Bien sûr que non ! En tant que féministe, elle dit que l'on peut se réjouir que cet élément de la sexualité soit ainsi dissocié de tout lien avec la reproduction est que l'orgasme féminin ne soit là que pour le plaisir. Mais en tant que scientifique elle dit que c'est sur des données qu'il faut s'appuyer et être encore plus vigilant quand nos conclusions vont dans le sens de nos positions idéologiques.

    Rémy Hergé

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  43. Après ces propos liminaires, j'aimerai d'abord donner un avis bref sur le livre « Sexe, cerveau et pouvoir ». A ma connaissance, c'est le seul livre de vulgarisation scientifique sur la question « sexe et cerveau » en français. Il en existe tout un tas en anglais mais ce simple fait rend « sexe, cerveau et pouvoir » un peu incontournable pour quiconque ne lit pas l’anglais couramment. Je trouve toutefois le livre un peu court pour un sujet aussi vaste, avec une bibliographie aussi immense. J'avoue être resté sur ma faim mais c'est peut être ma formation en neuroscience qui me pousse en en vouloir plus : mais les sources sont données dans le bouquin (encore heureux), donc le lecteur curieux (et avec un accès aux journaux de recherche) pourra approfondir. Néanmoins, le livre touche à pas mal des questions et des grands débats sur le cerveau et les différences entre les sexes.
    Un détail qui m'a chiffonné par contre (enfin un de ceux dont je me rappelle) est que le livre dit que « parmi les 1000 études en neuroimagerie étudiant les différences entre les sexes, seule une quinzaine avait montré des différences »... Je m'étais qu'un résultat comme ça devrait faire l'objet d'un publication/revue scientifique à part entière, mais qu'il n'y avait pas de source en face de ce passage là... Enfin bon ma lecture du bouquin remonte à longtemps.

    J'ai l'épilogue du bouquin sous les yeux et je vous mets quand même quelques morceaux choisis :
    « Le cerveau a t-il un sexe ? […] Oui et non. Oui car le cerveau contrôle les fonctions de reproduction qui sont à l'évidence différentes entre hommes et femmes. Non car [...] le cerveau est le siège de la pensée. Or , pour que cette pensée émerge, le cerveau a besoin dans son développement d'être stimulé par son environnement. […] Il en résulte que hommes et femmes ont des cerveaux différents, mais au même titre qu'on peut trouver des cerveaux différent entre celui d'un violoniste et celui d'un rugbyman. »
    « Les tests neuopsychologiques montrent que les femmes réussissent souvent mieux les tests de langage, alors que les hommes sont meilleurs dans l'orientation dans l'espace. Mais cela ne signifie pas que ces différences d'aptitude sont présentes dès la naissance et qu'elles sont immuables. On a montré qu'avec l'apprentissage ces différences de scores disparaissent. »
    « Quant au rôle des hormones sexuelles [chez l'humain] sur les humeurs […], Il faut distinguer 2 types de situations. Dans des cas de bouleversements physiologiques majeurs comme la grossesse ou la ménopause, on peut constater des fluctuations d'humeur. Mais dans des conditions physiologiques normales, il est impossible de démêler le rôle éventuel des hormones par rapport aux milles autre facteurs de l'environnement susceptibles d'affecter nos « états d'âme ».

    Rémy Hergé

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  44. Oups, Petit rectificatif.
    Il existe au moins un autre livre sur le sujet et il vient de paraître en français "cerveau bleu, cerveau rose" chez Laffont:
    - http://www.womenology.fr/fr/2011/09/%C2%AB-cerveau-rose-cerveau-bleu-%C2%BB-un-livre-sur-les-differences-neurobiologiques-entre-les-filles-et-les-garcons-durant-l%E2%80%99enfance/
    - http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2011/02/est-ce-que-jai-une-gueule-dh%C3%A9misph%C3%A8re.html
    Une conférence de la chercheuse en anglais :
    - http://fora.tv/2009/09/29/Lise_Eliot_Pink_Brain_Blue_Brain

    Rémy Hergé

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  45. Merci pour ces informations intéressantes, Rémy, et d'avoir l'honnêteté (et la rigueur) de faire la part des choses entre vos convictions de militant et l'état de l'art scientifique.

    Je me permets simplement de compléter en renvoyant ceux que ça intéresse à deux liens :

    - L'édito du 3 septembre de Pascal Picq (paléoanthropologue, maître de conférences au Collège de France) dans le Monde, à propos de l'actuelle polémique sur les programmes de SVT.

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/09/03/le-sexe-n-est-pas-que-construction_1567378_3232.html

    - Surtout, ce débat de haute tenue entre Steven Pinker et Elizabeth Spelke, tous deux chercheurs en psychologie à Harvard, à propos de l'éternel débat sur le caractère socialement construit ou non des différences sexuelles. Ce débat fait suite à la démission forcée du président Lawrence Summers, que j'ai déjà mentionné (le "connard de Harvard" pour Bérénice, qui à mon avis aurait pu s'économiser cette rime pour l'oeil).

    (lien en anglais)
    http://www.edge.org/3rd_culture/debate05/debate05_index.html

    Joan

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