Le 25 novembre 2010, nous étions rassemblées dans la rue à l'occasion du lancement de la campagne nationale contre le viol. 75 000 viols plus tard, la campagne n'a malheureusement pas connu un écho retentissant. La mise en scène d'un DSK victimisé a monopolisé les médias. Anders Behring Breivik se félicite de son « efficacité » politique. Georges Tron, maire et secrétaire d'État est soupçonné de harcèlement sexuel suite aux plaintes de deux employées municipales. La police de Toronto a quant à elle découvert la solution miracle contre le viol. Hourra.
Reprenons dans l'ordre. D'abord, dans le cadre de « l'affaire DSK » nous avons assisté à un déferlement sexiste comme nous ne pensions naïvement plus en voir. Rien ne nous aura été épargné. La défense acharnée de « l'homme » face à la violence de la machine judiciaire américaine a laissé place à la théorie du complot (l'URSS est dans le coup) qui devant les premiers résultats de l'enquête s'est effacée au profit de la minimisation du viol. Nafissatou Diallo a quant à elle été l'objet de tous les dénigrements, cumulant les oppressions de sexe, de classe et de genre. L'impunité du grand homme blanc, riche et puissant s'est affichée en France sans le moindre complexe. Pendant ce temps en Norvège, l'auteur des attentats qui ont causé la mort de plusieurs dizaines de personnes proclame dans son manifeste sa haine du féminisme et a fortiori des femmes aussi bien que de toute personne qu'il désigne comme étrangère. À Toronto enfin, lors d'une conférence d'information sur le viol, un policier a expliqué aux femmes que pour éviter de se faire violer, il faudrait déjà qu'elles arrêtent de s'habiller comme des salopes (et toc).
Les féministes ne sont pas restées silencieuses face à ces attaques. Elles ont montré leur solidarité avec toutes les victimes de violences, que celles-ci soient physiques, sexuelles, psychologiques. Ces violences ont été mises en évidence et dénoncées comme des actes de domination masculine et non comme le fait isolé de quelques malades mentaux. Le succès des Slutwalk qui se répandent à travers le monde marque le refus de considérer les femmes victimes de violence comme responsables de ce qui leur arrive.
Ce quatrième numéro s'inscrit dans ce contexte d'hyper-médiatisation sexiste des violences avec pour volonté d'en prendre le contre-pied. L'unique « réflexion » menée par les grandes instances de presse n'a fait que légitimer et défendre les auteurs d'une violence sexiste fondée sur l'oppression des femmes en leur cherchant en vain des excuses. Pour mettre en cause ce discours, il nous semble urgent de diffuser et valoriser la parole des femmes victimes de violences, qui sont les plus légitimes à en parler. Nous avons nous-mêmes produit la majeure partie des articles portant sur les violences, au détriment de la parole de ces femmes que nous regrettons de ne pas avoir suffisamment intégrée à nos pages... Néanmoins, nous espérons provoquer le débat et la prise de conscience sur la diversité et l'ampleur des violences sexistes, pour redonner un nouveau souffle à la révolte des femmes qui renaît depuis quelques mois.
Les Poupées en Pantalon
"Georges Tron, maire et secrétaire d'État est soupçonné de harcèlement sexuel suite aux plaintes de deux employées municipales."
RépondreSupprimerTron est accusé de viol en réunion (un crime jugé aux assises), et pas harcèlement sexuel (délit)
Une des plaignante a été cambriolé au mois d'aout, sa maison mise à sac (jusqu'à aux chiottes et éviers défoncés) des documents relatifs à l'affaire lui ont été dérobé. Ceci à fait d'objet d'une brève ou deux pendant une journée. Puis plus rien.
http://www.lexpress.fr/actualites/2/actualite/le-domicile-d-un-temoin-dans-l-affaire-georges-tron-cambriole_1019571.html
j'ai parlé trop vite, il est quant même invité à la radio ce brave homme !
RépondreSupprimer"
Georges Tron l’invité de « Parlons Net » samedi 17 Octobre à 6h27 – 8h57 – 10h25 sur France Info et france-info.com. Le premier club de la presse Internet animé par David Abiker reçoit le député UMP de l’Essonne Georges Tron."
Je suis ému par tant de solidarité masculine.