Je viens de découvrir qu'il existe une Anthologie littéraire de la fellation. Je ne m'en étonne pas : on doit trouver pléthore de cette pratique sexuelle dans la littérature – comme dans le cinéma, du reste. Quant à L'anthologie littéraire du cunnilinctus, on peut encore chercher. Celle ou celui qui voudrait s'y atteler ne récolterait sûrement pas autant de pages que l'auteur de L'anthologie littéraire de la fellation(1).
Largement utilisée pour dominer les femmes, il n'est plus possible que la fellation soit une pratique amoureuse et sexuelle comme une autre : le symbole de domination est trop fort, trop ancré. La pornographie en sait quelque chose : la femme à genoux devant un homme, en position de soumission, la tête écrasée par une main solide sur « le membre viril », exclusivement occupée au plaisir masculin – jusqu'à l'éjaculation, bien sûr – est un classique. On connaît aussi l'usage de la fellation dans les rapports hiérarchiques : le patron avec sa vendeuse ; le directeur ou le petit chef avec sa secrétaire, sous le bureau, (Tiens… Ca ne vous rappelle rien ?) ; le tuteur avec sa stagiaire ; le prof avec son étudiante ; le petit copain qui, à la maison, fait du chantage affectif à sa copine, laquelle finit par sucer docilement la queue du monsieur alors qu'elle n'a pas envie de sexe. Des exemples d'abus par fellation, on en a tellement dans la tête que ça en devient dangereusement banal. Le « suce-moi salope », beaucoup de femmes le connaissent, bien souvent avec un homme qui leur plait et avec qui elles pensaient nouer une relation respectueuse. Cette expression, fort courante, est également visible sur les portes et les murs de nombreuses toilettes publiques. Par contre, l'abus de personne par cunnilingus et le « suce-moi salaud » sont tellement inconnus que je n'ai trouvé aucun exemple. C'est normal : tout abus de l'autre nécessite une place de pouvoir, et la domination masculine la fournit à chaque homme face à chaque femme. Même le plus dominé des dominants a une domination à exercer, celle que la société lui donne, de fait, sur les femmes – celle qu'il a épousé en premier lieu.
Si vous ajoutez à ça que la fellation est vue comme une fin en soi et que le cunnilingus est considéré comme un préliminaire, la domination est totale. Même quand on leur fait un cunnilingus, les femmes sont tenues de jouir par l'homme, c'est à dire par son pénis tout puissant, bandé à l'extrême, éjaculant en feu d'artifice au fond du vagin implorant. N'est-ce pas mettre les femmes en position de dépendance par rapport aux hommes que de considérer que se passer du pénis masculin n'est pas permis ? N'est-ce pas attribuer une domination et une indépendance énormes aux hommes que de leur donner le pouvoir de jouir sans pénétrer ni sans donner de plaisir en échange de celui reçu ? Car quand les femmes ont fini « la petite gâterie », après que l'homme les ait supplié, d'un air misérable, « tu peux pas me laisser comme ça » (à savoir « tout bandant »), les hommes rangent leur outil de domination dans leur slip, ils rattachent leur pantalon, et ils se barrent. La femme n'a rien eu ? Quelle importance, on sait bien que ce sont les hommes qui ont la puissance sexuelle, et que « leurs désirs sont irrépressibles ». Du moins est-ce ce qui se dit, ce qui se pense volontairement ou involontairement, et c'est ce que beaucoup croient, y compris les femmes. Pour comprendre comment se forment ces états d'esprit, il suffit d'observer les enfants. Ceux à qui on donne tout immédiatement sont capricieux, ce sont des tyrans, ils ne supportent pas qu'on sursoie à leur désir et ignorent totalement qu'ils sont capables d'attendre : leur vanité est blessée, leur frustration est à son comble. Par contre, les enfants qu'on fait trop attendre savent attendre en silence, sans se plaindre, tels des esclaves dépendant du désir d'autrui, mais en souffrant de frustration constante, avec le sentiment de ne rien mériter, de n'avoir droit à rien. C'est bien ce qui se passe dans la sexualité hétérosexuelle. Si les hommes et les femmes pensent que les premiers peuvent moins attendre que les secondes, c'est parce qu'on a fait des uns des tyrans et des autres des esclaves.
Avez-vous déjà assisté à un vrai bel orgasme féminin ? Qu'il soit le fruit d'un cunnilingus ou d'une pénétration, ou d'une masturbation, quelle puissance, quelle force, qu'elle extraordinaire phénomène ! C'est tout à la fois un raz-de-marée, un tremblement de terre, une éruption volcanique. Tant de bonheur charnel est aussi magnifique que réjouissant.
Alors, comment peut-on oser, encore aujourd’hui, refuser aux femmes qu'elles aient leur propre puissance sexuelle ? Comment peut-on leur refuser d'éprouver, comme les hommes, un bonheur violent quand elles s’épanouissent et une frustration extrême quand on les lèse ?
Il faudrait en finir avec le mythe de l'élément passif féminin et de l'élément actif masculin. Ce n'est pas parce qu'on ne voit rien qu'il ne se passe rien. Et c'est un trop bon argument pour le viol et les abus sexuels, les manipulations et pressions psychologiques pour que les hommes arrivent à leurs fins face à une femme non consentante.
De quoi les hommes ont-ils peur pour brimer autant la sexualité des femmes et ériger la leur en modèle de puissance ? De quoi avez-vous peur, Messieurs ? Interrogez-vous, remettez-vous en question, et une fois fait, fellation et cunnilingus pourront être des pratiques de plaisir partagé et égales.
Et vous, Mesdames, dites non à l'oppression sexuelle !
Largement utilisée pour dominer les femmes, il n'est plus possible que la fellation soit une pratique amoureuse et sexuelle comme une autre : le symbole de domination est trop fort, trop ancré. La pornographie en sait quelque chose : la femme à genoux devant un homme, en position de soumission, la tête écrasée par une main solide sur « le membre viril », exclusivement occupée au plaisir masculin – jusqu'à l'éjaculation, bien sûr – est un classique. On connaît aussi l'usage de la fellation dans les rapports hiérarchiques : le patron avec sa vendeuse ; le directeur ou le petit chef avec sa secrétaire, sous le bureau, (Tiens… Ca ne vous rappelle rien ?) ; le tuteur avec sa stagiaire ; le prof avec son étudiante ; le petit copain qui, à la maison, fait du chantage affectif à sa copine, laquelle finit par sucer docilement la queue du monsieur alors qu'elle n'a pas envie de sexe. Des exemples d'abus par fellation, on en a tellement dans la tête que ça en devient dangereusement banal. Le « suce-moi salope », beaucoup de femmes le connaissent, bien souvent avec un homme qui leur plait et avec qui elles pensaient nouer une relation respectueuse. Cette expression, fort courante, est également visible sur les portes et les murs de nombreuses toilettes publiques. Par contre, l'abus de personne par cunnilingus et le « suce-moi salaud » sont tellement inconnus que je n'ai trouvé aucun exemple. C'est normal : tout abus de l'autre nécessite une place de pouvoir, et la domination masculine la fournit à chaque homme face à chaque femme. Même le plus dominé des dominants a une domination à exercer, celle que la société lui donne, de fait, sur les femmes – celle qu'il a épousé en premier lieu.
Si vous ajoutez à ça que la fellation est vue comme une fin en soi et que le cunnilingus est considéré comme un préliminaire, la domination est totale. Même quand on leur fait un cunnilingus, les femmes sont tenues de jouir par l'homme, c'est à dire par son pénis tout puissant, bandé à l'extrême, éjaculant en feu d'artifice au fond du vagin implorant. N'est-ce pas mettre les femmes en position de dépendance par rapport aux hommes que de considérer que se passer du pénis masculin n'est pas permis ? N'est-ce pas attribuer une domination et une indépendance énormes aux hommes que de leur donner le pouvoir de jouir sans pénétrer ni sans donner de plaisir en échange de celui reçu ? Car quand les femmes ont fini « la petite gâterie », après que l'homme les ait supplié, d'un air misérable, « tu peux pas me laisser comme ça » (à savoir « tout bandant »), les hommes rangent leur outil de domination dans leur slip, ils rattachent leur pantalon, et ils se barrent. La femme n'a rien eu ? Quelle importance, on sait bien que ce sont les hommes qui ont la puissance sexuelle, et que « leurs désirs sont irrépressibles ». Du moins est-ce ce qui se dit, ce qui se pense volontairement ou involontairement, et c'est ce que beaucoup croient, y compris les femmes. Pour comprendre comment se forment ces états d'esprit, il suffit d'observer les enfants. Ceux à qui on donne tout immédiatement sont capricieux, ce sont des tyrans, ils ne supportent pas qu'on sursoie à leur désir et ignorent totalement qu'ils sont capables d'attendre : leur vanité est blessée, leur frustration est à son comble. Par contre, les enfants qu'on fait trop attendre savent attendre en silence, sans se plaindre, tels des esclaves dépendant du désir d'autrui, mais en souffrant de frustration constante, avec le sentiment de ne rien mériter, de n'avoir droit à rien. C'est bien ce qui se passe dans la sexualité hétérosexuelle. Si les hommes et les femmes pensent que les premiers peuvent moins attendre que les secondes, c'est parce qu'on a fait des uns des tyrans et des autres des esclaves.
Avez-vous déjà assisté à un vrai bel orgasme féminin ? Qu'il soit le fruit d'un cunnilingus ou d'une pénétration, ou d'une masturbation, quelle puissance, quelle force, qu'elle extraordinaire phénomène ! C'est tout à la fois un raz-de-marée, un tremblement de terre, une éruption volcanique. Tant de bonheur charnel est aussi magnifique que réjouissant.
Alors, comment peut-on oser, encore aujourd’hui, refuser aux femmes qu'elles aient leur propre puissance sexuelle ? Comment peut-on leur refuser d'éprouver, comme les hommes, un bonheur violent quand elles s’épanouissent et une frustration extrême quand on les lèse ?
Il faudrait en finir avec le mythe de l'élément passif féminin et de l'élément actif masculin. Ce n'est pas parce qu'on ne voit rien qu'il ne se passe rien. Et c'est un trop bon argument pour le viol et les abus sexuels, les manipulations et pressions psychologiques pour que les hommes arrivent à leurs fins face à une femme non consentante.
De quoi les hommes ont-ils peur pour brimer autant la sexualité des femmes et ériger la leur en modèle de puissance ? De quoi avez-vous peur, Messieurs ? Interrogez-vous, remettez-vous en question, et une fois fait, fellation et cunnilingus pourront être des pratiques de plaisir partagé et égales.
Et vous, Mesdames, dites non à l'oppression sexuelle !
Virginie
Il me semble bien que lors d'une fellation, je suis active et mon partenaire "à ma merci". En proposant du plaisir à mon partenaire sans en avoir en retour immédiatement, cela fait-il de moi une opprimée sexuelle ?
RépondreSupprimerEt si ça me plaît, à moi, de sentir un homme défaillir de plaisir dans ma bouche et d'être un moment "au service" de son bien-être ? Et si j'ai envie de procurer un plaisir intense à un homme et que je ne me sens pas pour autant avilie en le faisant, bien au contraire ?
Et si la fellation était un acte joyeux ?
Autre chose : les hommes qui liront cet article ne sont-ils pas, justement, ces partenaires respectueux, soucieux du plaisir de la femme, qui ne radinent pas en matière de cunnilingus et qui ne te tiendront pas la tête pendant une fellation si tu n'en as pas envie ?
Content de te lire Virginie.
Supprimer@E. : Cet article peut être lu comme un argumentaire pour les femmes et les hommes "respectueux soucieux" qui le liront... Et qui parce qu'il l'auront lu, auront réaffirmé/confirmé/renforcé cette position et pourront à leur tour la défendre...
Peut être qu'il manque une suite qui serait : comment dans la vie de tous les jours arriver à faire passer ce discours ?
Je ne pense pas que l'auteure parle de toutes les fellations du monde, ni de tous les cunnilingus du monde.
RépondreSupprimerMais de la vision culturelle dominante qui est attachée à ses pratiques. Regardez un film porno pour vous convaincre de la symbolique sexuelle culturelle de la fellation. Elle est actée de manière caricaturale afin que l'on comprenne bien qui est-ce qui est dominant et qui est-ce qui est dominé.
Que les gens dans leur rapport personnels entre individus considérés comme sujets l'un par l'autre soient en mesure de ne pas reproduire la sexualité telle qu'elle est érigée en modèle à suivre dans les films pornos, personnes ne le nie je pense. C'est bien à ça que l'auteure encourage les femmes. A arrêter de jouer le jeu de la soumission (voire de l'humiliation) en partant du principe que la sexualité masculine est comme nous le donne à voir les films pornos. C'est à dire que les hommes ne pourraient jouir que dans la domination des femmes et les femmes jouiraient forcément de la soumission sexuelle envers les hommes.
De même, si l'on trouve du plaisir dans les jeux de domination/soumission (pourquoi pas ^^), il est arbitraire de penser que les rôles sont figés et que c'est toujours le même sexe qui doit être dominant tandis que l'autre doit être dominé. Il y a des hommes qui aiment être dominé par la femme dans la relation hétérosexuelle. (Je ne me prononcerai pas sur les relations homosexuelles, puisque ce n'est pas ici le sujet).
De plus, il est arbitraire aussi de considérer que pénétrer c'est dominer, et être pénétrer c'est se soumettre. Il s'agit là encore des significations symboliques culturelles que l'on attache à ces pratiques sexuelles.
Merci à Simon et Bérénice pour ces commentaires. Je vois que décidément nous nous comprenons. ca repose.
RépondreSupprimerVirginie
Une fois de plus un article réjouissant contre la domination exercée par les hommes sur les femmes, sur l'asymétrie des relations de genre.
RépondreSupprimerEt que l'on ne me dise pas que les hommes n'en sont pas conscients (cf le beau livre de Léo Thiers Vidal : De « L’Ennemi principal » aux principaux ennemis. Position vécue, subjectivité et conscience masculines de domination) dont j'ai essayé de faire une présentation http://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/indispensable/
Bravo Les Poupées en Pantalon
pour le site et le journal
cordialement
didier
Marre de ces articles qui en diffusant une vision caricaturale et erronée des rapports de sexe ne font qu'empêcher les évolutions souhaitées.
RépondreSupprimerSi la fellation peut être ce que vous décrivez -et je la condamne alors tout autant que vous;
je rejoins totalement ce qu'a écrit E.
Il s'agit de combattre les vrais problèmes sans déformer la situation.
Non, ce n'est pas vrai que les hommes ne recherchent que leur satisfaction personnelle, que la fellation est considérée comme supérieure au cuni, etc etc.
Oui, certains le pensent. Oui, il y a un travail à faire sur les mentalités.
Mais ce n'est pas en stigmatisant certaines pratiques que l'on fera avancer les choses; car alors, les personnes ayant dépassé une vision phallocratique du rapport sexuel (on me passera la formule), hommes comme femmes d'ailleurs, ne se reconnaîtront pas dans notre engagement.
Je suis perplexe, parce que tout ce que vous dites me semble juste d'un point de vue général, que oui la domination masculine est une réalité sociale et physique douloureuse, envahissante, compliquée à déconstruire. Que la représentation des rapports hétérosexuels souffre de clichés bien tenaces est une autre réalité contre laquelle nous devons lutter, femmes comme hommes, en remettant en question les identités qui nous sont apposés dès notre naissance.
RépondreSupprimerMais, mais, vous ne faites que creuser le cliché bien tenace de la fellation comme outil de domination et d'effacement de la jouissance féminine. Il n'y a donc rien d'autre de possible ? aucune autre alternative ? L'homme qui se fait sucer part toujours sans donner à l'autre ? et celle qui suce dans l'histoire le fait toujours sans en avoir envie ? "De quoi les hommes ont-ils peur pour brimer autant la sexualité des femmes et ériger la leur en modèle de puissance ? De quoi avez-vous peur, Messieurs ?"...vous interpellez ces "messieurs", mais qui sont-ils ? tous ? quelques uns ? les femmes aussi qui ont peur de le propre plaisir si coupable ? nous sommes tous victimes de ces représentations, de ces modèles.
La première fellation pour une femme est un moment étrange de dépassement de sa honte, arriver à y trouver du plaisir sans se sentir coupable, sans se sentir soumise, parce qu'il s'agit d'un échange, d'un partage est un chemin long, et bien souvent les "hommes" sont plus intelligents sur la question que ce que vous semblez croire.
Vous avez raison : le modèle dominant empoisonne la sexualité. Mais pour déconstruire ce modèle, "se remettre en question" hommes ET femmes, votre billet n'aide pas, il stigmatise une pratique sexuelle, sans en stigmatiser les racines profondes derrière ; il ne propose pas une vision nuancée de la sexualité. C'est grâce à la nuance, à la part des choses, à l'écoute de son désir et du désir de l'autre que le modèle s'effondre doucement. Dans l'intimité sexuelle, la domination sociale peut disparaître et donner naissance à un lien autre, nouveau, inédit. Cela demande du temps, de la confiance, de l'amour, pour soi, pour l'autre. Les "messieurs" ne sont pas les seuls responsables de la perpétuation de la chose, et toutes les femmes qui sucent ne sont pas des stagiaires sous un bureau, ou des femmes qui n'osent pas dire non !
Pour redonner aux êtres humains l'entière liberté de disposer de leur sexualité, il me semble essentiel d'envisager les alternatives, toutes les alternatives, et aussi, vous paraissez l'oublier, les alternatives heureuses, amoureuses ou justes jouissives !
La fellation est une forme de domination dans la représentation mentale que nous nous en faisons. La lutte contre l'oppression sexuelle passe entre autre dans le fait d'être capable de laisser un court instant les représentations au seuil de la chambre à coucher.
Madame, dites oui à la fellation qui vous fait jouir vous et au cunnilingus qui le fait jouir lui ! et qu'importe qui jouit, tant que c'est libre et heureux ! Madame, j'aurais tant à vous dire de plus sur votre billet, c'est bon signe, c'est qu'il fait penser, cogiter, et qu'il me fait dire que mon combat féministe est le bon, j'ai appris à dire non quand je n'en avais pas envie, j'ai appris à ne plus aimer les hommes qui n'écoutaient pas mon désir, j'ai appris à aimer tout court. Et je suis fière de dire que j'aime la fellation, et que je suis insoumise !
Merci Bérénice pour préciser que les considérations évoquées dans l'article sont d'origines arbitraires.
RépondreSupprimerSans cela je me serais dit que l'article déballe surtout des tas de généralités.
A lire les articles de ce blog sans être ni, une femme ni engagé pour la cause féministe je ne comprends des fois plus du tout où vous voulez en venir... m'enfin c'est surement ma faute.
En désaccord à peu près complet avec cet article. Dans la pornographie, la sexualité est montrée comme un instrument de domination, voire d'humiliation des femmes, toujours au service du plaisir masculin ; cela concerne toutes les pratiques sexuelles (y compris les scènes de lesbianisme), pas seulement la fellation. Devrait-on en déduire que la sexualité, c'est forcément l'oppression des femmes ? Donc no sex pour les féministes ? ... Euh non merci.
RépondreSupprimerQue vive la fellation féministe !
Aux personnes en désaccord avec mon article
RépondreSupprimerLisez le commentaire de Bérénice et celui de Simon, et vous comprendrez peut-être qu'il s'agit bien d'une question de construction sociale et de rapports de domination à échelle systémique. Je trouve plus intéressant d'essayer de régler les problèmes à grande échelle que de laisser des millions d'individus se battre seuls dans leur vie personnelle. C'est pareil qu'en finir avec le racisme plutôt que laisser chaque victime du racisme se défendre dans son coin.
D'autre part, ce n'est pas parce que je ne parle ici que de la fellation comme instrument de domination que j'ignore que la domination masculine est partout dans la sexualité. C'est simplement que je ne peux pas parler de tout en même temps et que quand on écrit un article, on choisit un sujet.
Ca vous met tellement en colère, mes histoires de fellation-domination ? Je n'ai rien contre la colère, mais je ne comprends pas pourquoi quand je vous dis : "voilà ce qui se passe, on pourrait faire mieux", ça vous fâche tellement. Je ne fais que dire une réalité.
Aimez les fellations si vous voulez, là n'est pas la question. je n'ai jamais dit que c'était une chose horrible : je dis que les conditions sociales l'instrumentalisent au bénéfice de la domination masculine. En quoi est-ce choquant ?
Bonjour Didier,
RépondreSupprimerMerci pour votre soutien et votre conscience. Vous savez, ce n'est pas si courant.
Bien cordialement,
Virginie
Aucune colère, juste un désaccord. :-)
RépondreSupprimer"Il n'est plus possible que la fellation soit une pratique amoureuse et sexuelle comme une autre" Pardon ?! Je suis bien d'accord avec Catherine. On ne peut pas partir d'une représentation qui est faite dans la pornographie d'un acte intime pour décider si c'est une pratique acceptable ou non ! Ce sont les représentations qui doivent changer et non notre comportement en fonction de celles-ci ! Quand une femme sait qu'elle est l'égal de celui qu'elle suce, où est le problème ? TOUTES les positions sexuelles possibles et imaginables sont bonnes dès lors qu'elles se font entre adultes consentants et qui se respectent mutuellement.
RépondreSupprimerProchaine article, la levrette ? C'est quand même inacceptable qu'on se laisse tirer la tignasse et claquer la fesse !
A Bérénice :
RépondreSupprimerJe suis autant intéressée que toi dans la résolution des problèmes de domination à grande échelle.
Pourtant, tu fais erreur en pensant que là est la question. Ce n'est pas agir à grande échelle que de vouloir généraliser, exagérer à tort certains comportements. Même s'ils existent, et dans des proportions conséquentes, cela ne conduira qu'à l'incompréhension d'une partie de la population qui associera féminisme avec excès, conservatisme, j'en passe et des meilleures.
Tu ne réponds pas à certains problèmes posés par les commentaires critiques; tels que la question toute simple de savoir si fellation rime avec domination masculine, cunnilingus rime-t-il avec domination féminine ?!
** question pratique : comment faire pour signer son commentaire sans indiquer une adresse URL ?
Une des dernières phrases de mon article dit ceci : "Interrogez-vous, remettez-vous en question, et une fois fait, fellation et cunnilingus pourront être des pratiques de plaisir partagé et égales." Je ne suis donc pas en train de dire que c'est mal, mais que tout dépend dans quel état d'esprit c'est fait, et que tant que ce sera un instrument de domination, cette pratique, comme d'autres, ne sera pas anodine. Exactement comme, par exemple, le travail ménager. Tant qu'il est un instrument d'asservissement des femmes par les hommes, le ménage est connoté comme dévalorisant. Enlevez tout rapport de pouvoir autour du ménage, et ça devient une activité banale partagée sans gêne par les hommes et les femmes.
RépondreSupprimerMaintenant, Significunt dit : "Quand une femme sait qu'elle est l'égal de celui qu'elle suce, où est le problème ? TOUTES les positions sexuelles possibles et imaginables sont bonnes dès lors qu'elles se font entre adultes consentants et qui se respectent mutuellement." C'est exactement ce que dit mon article. Là où je dis qu'il faut en finir avec les dominations pour que la fellation soit une pratique amoureuse et sexuelle de plaisir partagé, vous parlez de respect. C'est bien la même chose, non ? J'ajouterai simplement à votre commentaire qu'il ne suffit pas que les femmes pensent être les égales des hommes. Il faut aussi que les hommes soient convaincus que les femmes sont leurs égales. Par exemple, on a beau se sentir l'égal de son supérieur hiérarchique, si dans sa tête ce n'est pas le cas, l'égalité de fait ne pourra avoir lieu.
Jeanne dit, quant à elle : "Tu ne réponds pas à certains problèmes posés par les commentaires critiques; tels que la question toute simple de savoir si fellation rime avec domination masculine, cunnilingus rime-t-il avec domination féminine ?!"
A cela, et au reste, je ne vous dis qu'une chose : relisez l'article. Les réponses y sont écrites. Par ailleurs, vous pourrez vous rendre compte alors que vous êtes d'accord. Je vous vois vous énerver et je me demande pourquoi. Vous m'attaquez sur ce qui n'est pas dans mon article, et vous vous défendez avec des arguments qui y sont. Alors lisez.
Virginie
donc globalement vous dites :
RépondreSupprimer- si la fellation est utilisée comme instrument de domination c'est pas bien.
vous sous entendez :
- on peut étendre cela à toutes les pratiques sexuelles.
Moi j'appelle ça enfoncer des portes ouvertes.
Donc ne pas s'étonner si vous lisez des commentaires appelant à arrêter la stigmatisation de l'homme, dominateur et ne cherchant que son plaisir personnel.
Ensuite une première citation de votre article :
"Avez-vous déjà assisté à un vrai bel orgasme féminin ? Qu'il soit le fruit d'un cunnilingus ou d'une pénétration, ou d'une masturbation, quelle puissance, quelle force, qu'elle extraordinaire phénomène ! C'est tout à la fois un raz-de-marée, un tremblement de terre, une éruption volcanique. Tant de bonheur charnel est aussi magnifique que réjouissant."
Comment doit on comprendre cette citation ? une comparaison sous entendu avec l'orgasme masculin qui lui est donc inférieur ? juste l'expression de ce qu'est un orgasme féminin ?
Ce à quoi je répondrais :
- "Avez vous déjà assisté a un vrai bel orgasme masculin ?"
Deuxième citation de votre article :
"De quoi les hommes ont-ils peur pour brimer autant la sexualité des femmes et ériger la leur en modèle de puissance ? De quoi avez-vous peur, Messieurs ? Interrogez-vous, remettez-vous en question, et une fois fait, fellation et cunnilingus pourront être des pratiques de plaisir partagé et égales.
Et vous, Mesdames, dites non à l'oppression sexuelle !"
Vous opposez ici clairement tous les hommes -qui sont forcement des salauds dominateurs- aux femmes -qui sont forcement leurs victimes-
J’appelle ça, moi, de la stigmatisation.
a oui pour le troll :
[troll]"De quoi les femmes ont-elles peur pour brimer autant la sexualité des hommes et ériger la leur en modèle de puissance ? De quoi avez-vous peur, Mesdames? Interrogez-vous, remettez-vous en question, et une fois fait, fellation et cunnilingus pourront être des pratiques de plaisir partagé et égales.
Et vous, Messieurs, dites non à l'oppression sexuelle !"[/troll]
Ah ah ! Très drôle, la stigmatisation des dominants ! Du jamais vu ! Et puis alors, la défense des hommes c'est hilarant ! J'enfonce peut-être des portes ouvertes, mais moi, au moins, je défends celles qui en ont vraiment besoin. Défendre des hommes qui vivent dans une société patriarcale, dans laquelle on parle de domination masculine et non féminine, ça me laisse pantoise. C'est un peu comme de défendre les patrons contre les vilains salariés.
RépondreSupprimerVous m'excuserez mais là, je laisse tomber. Je ne vais pas me tuer à vous expliquer encore et encore les principes des rapports de dominations dans la société. Lisez Bourdieu, autant sa "Domination masculine" que sa "Distinction", c'est éclairant.
Virginie
Excellent article avec lequel je suis d'accord. La fellation, pratique neutre en soi en termes de domination, a été dévoyée en instrument d'humiliation, notamment par le biais de la pornographie hétérosexiste.
RépondreSupprimerIl n'est pas question de parler des comportements individuels qui peuvent varier de cette norme mais d'un phénomène général (c'est ce que n'ont pas compris certains commentateurs). Pourquoi le "Tu suces salope ?" est devenu l'invective préférée des machos des rues ? Pourquoi n'entend-on jamais des femmes proférer des "Tu suces connard ?" ?
Le double-standard est assez prégnant pour penser qu'on n'enfonce pas forcément des portes ouvertes.
Les "zanars" seraient ils des peine à jouir?
RépondreSupprimerCa expliquerait beaucoup de choses...
On croirait lire du christine boutin...
Merci Héloïse. Ca fait du bien.
RépondreSupprimerVirginie
Je vois pas trop où est censé se situer l'enfonçage de portes ouvertes étant donné le nombre de trous de balle proférant des "tu suces ?" dans la rues dès que t'oses montrer un genou. J'ai eu quelques envies de me mettre à klaxonner les gugusses en bermuda en tenant des propos obscènes quant à leurs cuisses dénudées, mais bon, ça pousserait la connerie en sens inverse mais ça la ferait certainement pas régresser.
RépondreSupprimerCeci dit, j'ai tout de même l'impression que la prise de conscience de la population masculine en matière d'égalité cunni/pipe est en bonne progression (du moins dans la culture occidentale) - quoi que veuille nous faire gober l'industrie du porno - chez les vrais gens, et qu'il y a de plus en plus d'hommes qui préfèrent le cuni à la fellation et qui sont interloqués à l'idée de la pipe sans retour. Ce n'est pas chose gagnée dans tous les milieux et chez tout le monde, et il faut continuer à dénoncer haut et fort cette inégalité tant qu'elle existera quelque part, mais je suis convaincue (et j'espère) qu'on est sur la bonne voie sur ce point.
"On doit trouver pléthore de cette pratique sexuelle dans la littérature – comme dans le cinéma, du reste. Quant à L'anthologie littéraire du cunnilinctus, on peut encore chercher."
SupprimerCette affirmation m'étonnant un peu, bien que je ne sois pas un grand spécialiste en littérature érotique, j'ai juste fait une recherche Google : pour Cunnilingus j'ai trouvé 19 800 000 items. Pour fellation : 12 400 000. Je pense que l'appréciation de la chroniqueuse est largement influencée par la violence de cette pornographie en accès libre sur Internet, après de laquelle le porno de mes années d'ado passe pour de la tendre bluette... Cette remarque ne cherche nullement à occulter ces rapports de domination dans la vraie vie, où la fellation sert autant au plaisir de l'un qu'à l'humiliation de l'autre. Quelle dommage : les caresses bucco génitales sont l'occasion de se procurer mutuellement de grands moments de plaisir. Ils demandent, plus que d'autres caresses, une grande confiance et un grand respect mutuels.
Quant à l'affiche du film avec Dujardin, je n'avais même pas fait le rapport avec une fellation. Et à bien la regarder, je ne suis pas sûr que ça mette en scène un truc sexuel.
JMC
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/582161-la-levrette-position-des-femmes-soumises-et-pauvres-merci-l-express.html
RépondreSupprimer"C'est un peu comme de défendre les patrons contre les vilains salariés."
RépondreSupprimerQuand soudain vous décrédibilisez votre discours…