8 juillet 2011

Chronique (effrayante) de la vie ordinaire


Je pensai alors passer un samedi soir tout ce qu’il y a de plus banal.

En effet, pas de programme précis à l’horizon. Et finalement, me voilà à finir dans un bar avec quelques compagnons d’infortune.

Comme à chaque fois que je me retrouve en cette compagnie, je me prépare à devoir répondre à des provocations induites par le fait que je sois très souvent la seule représentante de la gente féminine, et qui plus est, féministe.

J’imagine qu’il n’en faut pas plus pour égayer la galerie qui s’empresse toujours de me lancer des piques, que je ne peux pas laisser passer, sur tous les sujets possibles et imaginables tant qu’ils portent atteintes aux femmes, bien sûr. Et bien évidemment, plus c’est gros et mieux c’est.

Bref, qu’à cela ne tienne, malgré une certaine lassitude anticipée je ne me démonte pas. Je sais qu’à un moment ou à un autre de la soirée, il me faudra monter au front et tenir la joute verbale seule contre tous, parce que, généralement, on ne me laisse pas le choix et qu’il y a des choses que mes oreilles ont du mal à ne pas entendre…

Ainsi les sujets s’enchaînent et jusqu’ici tout va bien.

Mais tout d’un coup, le tonnerre s’abat sur moi : « Finalement, le viol, c’est quelque-chose de naturel », crois-je entendre. Etant donné le caractère hautement improbable de ce que je viens d’entendre, je me dis alors que soit je me suis fait arnaquer par mon oto-rhino-laryngologiste qui m’a fait débourser soixante-dix euros pour un audiogramme suggérant que mon audition était normale, soit je suis encore l’objet d’une provocation qui cette fois, dépasse les limites. Quelque peu estomaquée, j’attends tout de même la suite, laissant naïvement le bénéfice du doute et me disant intérieurement qu’à un moment ou à un autre, je vais comprendre que j’ai sans doute mal compris, que ça ne peut pas aller aussi loin. Je vais jusqu’à mettre mon intelligence en doute me disant que peut-être y-a-t-il eu là une subtilité qui m’a échappé ?

Mais malheureusement ce n’était pas le cas, au contraire. Eh bien oui, poursuit-on, l’autre fois je voyais en face de chez moi une pigeonne qui s’est faite sauter dessus par un pigeon alors qu’elle, elle essayait de se carapater. Il n’en faut pas plus pour avoir la preuve par quatre du caractère naturel du crime qu’est le viol. Et voilà que c’est parti pour passer en revue tout le monde merveilleux de la faune, où soi-disant, le viol est chose courante. Je regrette de ne pas avoir eu à ce moment-là la répartie de dire, que, dans le monde animal il existait aussi des espèces où les femelles bouffaient la tête des mâles, et qu’à cet instant précis c’est une telle pulsion (puisque c’est de cela qu’il s’agit) qui m’animait. Et pourquoi m’en priverai-je après tout, puisque je peux aussi bénéficier de l’alibi « naturel » ?

Trop tard désormais, nous étions engagés sur une pente glissante et périlleuse qui allait descendre dans des profondeurs vertigineuses. Car, allant de pire en pire, j’entends peu après une scandaleuse anecdote d’un second -pour rire- ( je le précise, parce que moi, ça ne m’a pas fait plier en quatre, mais c’est vrai qu’il parait que je n’ai pas d’humour…) Je vous retrace grosso modo la chose : une fois où il était avec un tiers dans un endroit isolé, il leur été passé par la tête d’assommer une jeune fille qui avait la mauvaise idée de se promener par là, de la violer et de la jeter dans l’étang… Mais, ils ne l’ont pas fait ! (Ouf, heureuse de l’entendre.) Non mais et puis quoi encore ? Et pas encore tout à fait satisfait, il lui fallait chercher de l’admiration dans le fait de n’avoir pas commis un acte criminel et sexiste… Peut-être aurait-il fallu leur délivrer une médaille pour comportement héroïque ?

La « discussion » se poursuit entrecoupée par mes protestations tétanisées et horrifiées où j’ai peine à trouver comment répondre tant il me paraît plus qu’évident que ces propos sont insupportables. Mais ce n’est pas fini et j’entends encore dire des choses de ce genre : que le viol est plus grave chez les humains, parce qu’à la différence des animaux où l’acte ne dure « que » deux minutes sans « fioritures » et puis c’est fini, les femmes, elles, sont souvent battues ou humiliées en plus… Parce-que ça ne leur parait pas flagrant que même sans coups et sans humiliations le viol est violent, inadmissible et insupportable ? Et comme si ça ne suffisait pas, j’ai encore dû supporter des interventions du genre que si le mec est beau ce ne doit pas être si grave et que la fille doit en être contente quelque part, et puis que, de toute façon, on n’a qu’à se défendre…

Excusez-moi, là je suis juste partie vomir, je reviens…

J’avoue avoir ressenti le besoin impérieux d’exorciser ce moment qui me hante encore, j’ai du mal à réaliser comment j’ai pu entendre de telles inepties de la part de personnes que je croyais connaître. Je ressens encore ces propos comme une agression, personnelle et collective, puisqu’ils ont sonné pour moi comme une menace de viol sur toutes les femmes, moi y compris. Je me suis sentie mal à l’aise, coupable de ne pas leur avoir rivé leur clou au sens propre ou sens figuré. Une révolte sourde gronde depuis en moi et j’aimerais trouver le moyen de leur faire prendre conscience que le viol n’est ni un sujet léger ni un sujet de plaisanterie, pas pour moi en tous cas.

Je suppose que ce genre de personnes ne s’est jamais donné la peine d’aller lire des témoignages de victimes de viol... Je suppose aussi que forts de leur domination, ils ne se sont jamais posé de questions, n’ont jamais analysé que le viol était un moyen d’oppression des femmes, et qu’il est tout sauf naturel.

Partout le viol est un instrument pour soumettre les femmes à la peur et au pouvoir des phallocrates, il n’est d’ailleurs même pas reconnu comme crime ni comme délit dans les législations de trop nombreux pays. A quoi bon, puisque de toutes façon les femmes ne sont pas des êtres humains mais simplement des orifices sans cerveaux, sans émotions et sans volonté laissés à la libre disposition de la satisfaction des « pulsions » masculines.

En France le code pénal prévoit des peines allant de 15 à 30 ans de prison pour « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui, par violence, contrainte, menace ou surprise, [qu’]est un viol ». Pourtant, il est estimé que seul 2% des violeurs sont condamnés… Il est bien connu que souvent la victime devient la ou le coupable. Une menteuse, une aguicheuse, au mauvais endroit, au mauvais moment si c’est une femme. Sans compter que cette dernière a intérêt à se dépêcher de porter plainte sans quoi elle se heurtera à la prescription. Peu importe où nous nous trouvons, pour tous les phallocrates du monde, le viol est sans importance, quand il existe.

Je savais donc déjà que le viol était banalisé dans une société hétéro-patriarcal, qui pourtant se sert d’arguments soi-disant féministes pour renforcer une politique raciste et discriminatoire. Les droits de la femme ou son respect ne sont bons qu’à cautionner l’expulsion des étrangers, parce qu’ils sont quand même pire que nous, hein ma bonne dame ! Ce sont en tous cas les seules fois où j’entends l’opinion dominante s’émouvoir de la condition des femmes. Quand il s’agit de la penser ici et maintenant, plus de problèmes, tout va bien madame la marquise, la menace ne peut venir que de l’extérieur. En attendant, il y a toujours 75 000 viols par an en France, 2% de condamnation, une intimidation des victimes qui, du coup, se refusent à porter plainte. Et, je viens de le constater avec consternation et dégoût une fois de plus, des idées reçues et criminelles qui persistent …

Lili

17 commentaires:

  1. Je reviens, je vais vomir mon déjeuner.
    Seriously, je crois que si j'avais eu un verre de trop dans le nez, j'aurais sincèrement cassé la gueule de ce type en bonne et du forme sur le bitume du bar, féministe hystériqo sans humour que je suis.

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  2. D'où le fait que j'ai plus d'amis mecs depuis un bout de temps. Je ne traîne pas avec mes ennemis.
    Et à quoi bon argumenter, l'oppresseur sait toujours mieux que les opprimées...

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  3. Oui, le viol existe dans la nature, mais n'est pas une pratique systématique et répandue.
    Si le fait de violer apparait comme une technique efficace pour transmettre ses gènes même s'ils sont pourris (aucune femelle ne veut choisir un géniteur merdaque donc, viol) il apparait que s'il n'est pas si répandu, c'est parce que les femelles sont plus ou moins dangereuses et que le mâle violeur risque de ne pas survivre à plusieurs accouplement imposés (par exemple, des coups de sabots peuvent aisément casser une patte ce qui condamnera à la mort le mâle violeur). De même, il faut que les organes génitaux des animaux puissent permettre le viol.
    Mais enfin, notons que les canards col verts commettent des viols collectifs suffisamment violents pour que la femelle y laisse la vie dans un nombre de cas non négligeable. Elle meurt sous les coups (sympa non? Mais c'est naturel...)
    Sinon, l'infanticide existe dans la nature (les lions par exemple tuent les petits afin que les femelles soient de nouveau en chaleur) mais si c'est naturel, alors c'est bien, hein?
    Mais enfin il y a de tout dans la nature, par exemple, chez les hyènes, ce sont les femelles qui sont dominantes et quand une femelle à deux petits, un mâle et une femelle, elle tue toujours le mâle, un petit c'est plus facile à nourrir, donc faut faire un choix, c'est naturel hein...
    Chez les insectes, effectivement, les mâles une fois qu'ils ont fécondés la femelle n'ont plus d'utilité pour l'espèce, donc soit ils se font bouffés pour apporter leur "participation" à l'éducation des petits (ça fait des nutriments faciles pour la mère qui en a en a besoin) soit ils se contentent de mourir tout seul juste après la copulation. Mais bon, si c'est naturel, c'est bien! XD
    Tout ça pour dire qu'il y a vraiment de tout dans la nature, et le viol n'est pas plus "naturel" que "l'infanticide", et "le meurtre du mâle". Il faut proposer à ses messieurs de vivre "naturellement" et de se laisser bouffer la tête lors de l'accouplement, effectivement. Faudra pas venir se plaindre après ça. Parce que la nature, c'est bien.
    Sinon, pour conclure, je sais c'est mal ce que je vais dire, c'est pour ça, âmes sensibles s'abstenir...
    Mais je sais que chez les thaïs qui est un pays qui parait tout de même très violent (prostitution infantile et autres joyeusetés) les femmes sont nettement plus dangereuses que les femmes de chez nous. En effet, c'est très très souvent que l'on assiste à des émasculations (coupage de zizi en règle). Ce sont des faits divers qui sont récurrents.
    ex : https://pattayathailande.wordpress.com/category/faits-divers/page/8/
    De plus, les émasculations sont culturellement "en vogue" en Thaïlande, parce qu'il arrive aussi régulièrement qu'une femme cocufiée, pas contente, émascule son ami pour lui exprimer sont agacement face à ce comportement. J'ai envie de dire, c'est carrément naturel, on devrai donc étendre cette charmante coutume par chez nous.
    Enfin, plus sérieusement, je crois qu'on est dramatiquement conditionnées à être soumises et des victimes, par que en France y a des viols comme en Thaïlande et pourtant il n'y a jamais d'émasculations dans les faits divers des journaux. Donc comme je ne pense pas que ce soit des raisons biologiques qui soient à l’œuvre dans ce types de comportements (je pense en effet qu'il n'y a qu'une seule race, la race humaine) il faut bien se rendre à l'évidence, c'est CULTUREL.
    Merde au conditionnement social à être une pauvre chose qui serait vouée à subir les assauts "naturels" de ces messieurs.
    Je sais, c'est facile à dire, mais ça me défoule.

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  4. Le viol ne doit susciter aucun pardon.

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  5. Change de fréquentations.

    @mYsandriste :
    dommage cette réduction essentialiste : les hommes sont tous des connards, nos ennemis...

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  6. @ Bérénice :
    J'ai pas tout lu de ce qui a écrit (petite lecture en diagonnale), mais je suis complètement d'accord pour l'émasculation en règle ! C'est clair que si y avait plus de mecs tranchés en deux par une femme ou avec leur couilles dans le canniveau, ils y réfléchiraient à 2 fois avant de nous attaquer.
    Et pis merde dans la nature, les femelles elles vivent ensemble sans les mecs, alors qu'on refasse de même, les mecs ont les vire, on les émascule et s'ils font chier on les butte et on les bouffe, non?

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  7. @ mYsandriste :
    Bon, tout d'abord tu as toute ma sympathie, mais bon je ne suis pas si radicale non plus hein ^^
    Le truc c'est pas que je pense que l'émasculation est une solution au viol, puisque de fait, malgré le coté publiquement sanguinaire des thaïs les viols n'ont pas disparu en Thaïlande (ni l'infidélité masculine, à part pour ceux qui sont castrés :p).
    Ce n'est donc pas une solution viable, mais je trouve réconfortant de constater qu'en fait il est possible de se défendre et de se rebeller et qu'il n'est pas du tout "naturel" qu'un homme viol une femme, tout comme il n'est pas "naturel" qu'une femme attaquée reste pétrifiée par la peur et qu'en fait il s'agit là encore de conditionnement social. Qui dit prise de conscience dit début de possibilité d'action...
    Mais bon, je sais que je me suis faite "agresser" par un type (somme toute pas hyper violent) qui s'est contenté de venir se coller à moi par derrière sachant qu'il avait juste son T-shirt et la b**** à la main. Il a suffit que je me retourne pour qu'il s'écarte tout en continuant quand même à tirer sur sa nouille. Mais ma réaction de sidération m'a douloureusement appris que si je tombais sur un type plus violent je ne serais sans doute pas en mesure de réagir correctement pour me protéger :s
    Faut bien reconnaitre que ça m'avait un peu perturbé à l'époque... Il est à noté que ça m'est arrivé sur un parking à ciel ouvert en plein milieu de la journée (en été) et que le type s'était planqué entre les voitures et que je ne l'ai absolument pas vu avant qu'il soit juste derrière moi. De plus ça se passait à 100 mètres d'une école maternelle :(

    Mais pour conclure, je ne perd pas espoir (où alors je suis en plein déni de la réalité au choix) et je ne me suis pas encore résignée au célibat, j'ai l'espoir que tous les hommes ne sont pas des tarés... En plus j'en ai justement un sur le feu, donc j'y crois encore hein ^^

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  8. Sinon le prochain connards, ou la prochaine connasse qui fait chier avec le sacro saint "argument de la nature", dit lui que le cafard est un animal canibale.
    Par exemple.

    (rire jaune)

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  9. @ Bérénice : "je ne me suis pas encore résignée au célibat" ouuuuaa ça c'est de la réflexion bien hétérote !
    moi je suis pas "célibataire", j'ai des amantes ! les mecs t'as pas besoin d'eux !

    Sinon j'ai été agressée également plusieurs fois par des mecs, que ça soit des coups, des gros lourds qui ont envie de violer etc... Les pendre par les couilles en place publique et les faire péter à coup de battes ou de haches comme des pinata (désolée le ~ marche mal sur mon pc), ça ! ça serait cool.

    Après si tu blaires pas les mecs, je vois pas pourquoi tu perdrais du temps avec des connards pareil. Rejoins les rangs des lesbiennes :-) au moins tu n'auras plus du tout à les fréquenter dans ta vie perso.

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  10. @mysandriste
    Il est certain que s'il ne restait plus de mecs je deviendrai lesbienne, mais enfin ce n'est pas le cas et je ne suis pas pour une extermination du mâle humain.
    Plus sérieusement je suis surement bi dans le sens ou j'ai eu plusieurs relations amoureuses avec des nanas (pas bi elles) mais ça reste statistiquement très minoritaire dans ma vie sentimentale et sexuelle. Bref, bi sans doute, lesbienne pas vraiment. je crois que ça ne se contrôle pas ^^
    Je n'ai jamais dit que je ne blairais pas les mecs, tous les mecs... Mais c'est sur que ceux qui légitiment le viol ne sont pas dans mes petits papiers :s
    Bref, je ne pense pas qu'on puisse rejoindre les rangs d'une quelconque orientation sexuelle, je pense plutôt que s'il y a bien une chose qui échappe à la volonté, c'est ça ^^
    Sinon ça fait longtemps que j'aurai complètement viré ma cuti, je pense ;-)

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  11. @ bérénice :

    être lesbienne c'est bien plus que de baiser avec des gonzesses, non? Etre lesbienne c'est politique, c'est refuser le monde des hommes, ne plus être liée à eux d'aucune manière.

    Et oui, ça se rejoins ;-)

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  12. Je comprends, mYsandriste, que tu haïsses les hommes parce que tu as été agressée par eux (même si c'est verbalement), mais je peux te dire qu'il y a plein de gars qui ne méritent pas l'émasculation. Mes frangins, par exemple, ou encore mon meilleur ami. (Par contre si tu veux castrer mon père, t'as ma bénédiction ^^). Et puis on s'emmerderait sans eux. Et puis, comme je suis une hétérotte, forcément, j'ai des besoins différents des tiens :p

    Et lili, faut pas laisser passer ce genre de comportement, désolée de te dire que tu traînes avec des gens qui sont pas des vrais potes, t'aurais dû leur casser la figure et t'en aller comme un prince (une princesse).

    Qu'il y ait des gens qui voient comme ça les choses en 2011, ça me débecte. Faudrait les lyncher.

    Sinon, j'adore l'argument du cafard cannibale. On peut parler du hamster qui bouffe ses crottes (oui j'ai un hamster, au début ça m'a choquée...)

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  13. La provocation est quand même un peu stupide dans tout ça.
    Ca me rappelle ce repas, avec des amis. Je suis handicapés, et ils m'avaient fait tout un discours sur le fait que nous, les handicapés (ces bêtes étranges), avions le droit à l'euthanasie, et que si eux on leur demandait d'euthanasier quelqu'un, ils diraient oui.
    Comment dire... Lol ? Là, en gros, le gars était en train de me dire que le jour où j'aurais un (gros) coup de blues à cause de mon handicap, plutôt que de m'aider par tout les moyens, de manifester avec moi pour les droits des handicapés, il me fournira la corde. Lolilol.
    La démarche est la même : en gros, les gars étaient en train d'expliquer que finalement, le viol n'était pas si grave et que au final, eux ils pourraient le faire. Rassurant pour la femme (ou l'homme : ces messieurs ont ils oubliés qu'eux aussi pouvaient être violés par un autre homme ? J'suis sûre qu'ils ne réagiraient pas de la même manière) à côté. .
    De toute manière, rappelons que Catherine Millet (la femme qui aime raconter en détail sa vie sexuelle dans des bouquins, donc qui est d'office classée féministe alors que je vois pas trop le rapport) a gentimment expliqué dans Rue89 que au final, le viol c'était pas si grave. Cool. Génial information, je vais le dire à mon amie qui a été victime d'inceste pendant des années, elle va apprécier.Un viol est toujours traumatisants ! Qu'il est été fait sur une femme, un homme, un gosse, une libéré sexuelle, un valide, un handi, un catho, un athée, un gauchiste, un droitiste (ça se dit ça ?). Parce que l'acte reste le même.
    Fin, si on en est réduit à faire des campagnes pour expliquer que le viol c'est pas bien, le féminisme a encore beaucoup de chemin à parcourir.
    (et pour anecdote, j'ai 15 ans, et un gars m'a expliqué que violer des enfants comme moi (et je prosteste, je suis une ado en crise, nuance) c'était pas bien, mais les adultes au final, ils étaient toujours un peu consentant au fond. Le gars était futur psychanalyste, je sais pas trop ce qu'on doit en conclure, mais je plains ces futurs patients)

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  14. @ Colombe : en tout cas ça me fait un bien fout de lire ça de la part d'une minette de 15 piges.

    ;)

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  15. @ Colombes, oui je connais ce discours absolument puant, en chaque femme sommeille une hystérique et le renversement de la pulsion signifie que même si la victime dit avoir ressenti du dégout en faite, il s'agissait de désir (mais renversement de la pulsion oblige, c'est ressenti comme du dégout) bref que désir et souffrance coexistent toujours quoi qu'il arrive... (traduction elle le savent pas mais elles ont aimés ça)
    Enfin heureusement, il y a des psychanalystes qui ne tiennent pas ce discours. Freud a été une calamité pour les femmes. (le continent noir de la psychanalyse)

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  16. @Colombe, à propos du parallèle entre discours sur "les handicapés" et discours sur le viol.

    C'est exactement ça : penser à la place de l'autre, savoir mieux que lui ce qui est bon pour lui. C'est à dire nier sa capacité à être un être à part entière, comme soi-même, mais différent de soi-même.

    Et surtout pas se mettre à sa place. Un "sans handicap" ne s'euthanasie pas, un homme n'est pas violé.

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  17. Effectivement, après les affaires DSK et G.Tron, on a souvent pu assister à des discours de sexisme ordinaires répugnants... A mon ancien boulot, je me souviens de réactions qui m'ont sciée, (y compris de la pert de femmes !!) genre "Les filles qui acceptent de coucher avec leur supérieur hiérarchique pour ne pas perdre leur boulot, quelque part elles sont un peu vénales, on ne peut pas parler de viol, si elles portent plainte si longtemps après c'est qu'elles n'ont pas été vraiment traumatisées..."
    Le problème étant qu'on ne peut pas décemment laisser passer ça, mais dès qu'on rue dans les brancards notre discours perd toute crédibilité puisqu'on est forcément une féministe hystéro...
    Pfff... Ca me désole...

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