17 juillet 2011

Il était une fois les Poupées en Pantalon

Récemment nous avons dépoussiéré un vieux tract. Un vieux tract d'avant les Poupées les pantalon. D'avant même que nous ayons l'idée de créer les Poupées en pantalon, c'est pour dire ! Ca nous a replongé dans les souvenirs...

Tout a commencé pendant le mouvement des universités, en 2009. Pendant l'occupation des bâtiments de la fac de Strasbourg (nouvellement unifiée), des militantes en ont eu marre du sexisme qui régnait au sein d'un groupe qui prétendait pourtant révolutionner la société... Alors elles ont organisé une AG pour débattre de la fameuse question du sexisme dans le mouvement et là, ça a été un gros flop ! Alors elles ont annoncé une grève de la cafèt auto-gérée (tenue quasi-exclusivement par les filles) et ça a aussi été un gros flop !  Alors elles se sont mis à une table et elles ont écrit un tract pour appeler à la création d'une association féministe sur le campus de Strasbourg...

 Le mouvement des universités s'est progressivement éteint. L'association n'a jamais été officielle. Les codes de la boîte mail créée pour l'occasion ont été perdus. Il n'y eut plus d'autre tract. C'était certes un faux départ mais ça a été le début de tout. L'envie était née. Puis Causette est sortie. Puis Causette nous a déçu... Alors on s'est de nouveau retrouvées et on s'est dit qu'il était temps de créer quelque chose de nouveau, de militant, de féministe. Ainsi naquirent les Pépettes.

Histoire de verser une petite larme nostalgique, de piquer un fou-rire devant nos balbutiements et de contempler le chemin accompli, voiçi "Ze Tract" livré dans son fossile :


Création d’un mouvement féministe sur le campus de l’UDS

Sur la campus, actuellement, nous pouvons croiser des affiches « Soirées infirmières » où l’illustration (une femme presque nue assaillie par deux hommes) renvoie au fantasme sexiste d’une femme-objet de désir et objet sexuel. Malgré la dénomination « infirmièrEs », le point de vue masculin domine. Si, d’une part, le statut d’infirmière s’en trouve dévalorisé, il semble surtout évident que les femmes ne seront là que pour satisfaire les fantasmes des hommes (non déguisés, eux). Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, malheureusement quotidiennement présents sur le campus. Ces images sont dégradantes et humiliantes pour les femmes ! Quoi qu’on en dise, l’université est un lieu où le sexisme perdure. Plus les postes sont prestigieux, plus les femmes se font rares : elles ne représentent que 25 % des professeurs d’université nommés et seulement 8 postes sur les 85 de présidents d’universités.

Devons-nous accepter ces discriminations et nous taire ?!

Les avancées sociales pour les droits des femmes (vote, avortement, libre disposition de son corps…) ont été obtenues par la lutte. Mais rien n’est acquis ! Les salaires sont encore loin d’être égaux dans la plupart des secteurs (27 % de moins en moyenne), la femme est la première à sacrifier sa carrière professionnelle pour s’occuper de son foyer, le droit d’avortement est contesté et les violences conjugales sont la cause d’un décès tous les trois jours ! Nous constatons encore trop souvent dans la société actuelle une oppression des femmes : stéréotypes, femme-objet dans la publicité, TV, magazines dits « féminins », qui nous dit que « l’essence » de la femme réside dans l’hétérosexualité, le couple, la famille, la maternité. Il n’y a pas d’essence, ni de nature immuable !

« On ne naît pas femme, on le devient » Simone de Beauvoir
Nous refusons cette société fondée sur les schémas traditionnels sexistes, patriarcaux (société fondée sur la famille où prime la puissance paternelle), phallocrate (considérant la femme comme inférieure à l’homme) !
Les luttes sociales en marche dans l’éducation appellent à la création d’une société nouvelle dans laquelle aucune discrimination (sexisme, xénophobie, LGBTI-phobie, …) ne peut être tolérée.

C’est pourquoi nous lançons aujourd’hui un mouvement féministe sur le campus de l’UDS et accueillons toute initiative visant à l’émancipation et à la libération des femmes. Une projection suivie d’un débat sera organisée très prochainement.

Pour rejoindre notre appel et se tenir informé, contactez-nous sur :
« campusfeministeenlutte@gmail.com »

3 commentaires:

  1. Bonjour les poupées en pantalons.

    Je pense que vous vous souvenez peut-être de moi si vous n'avez pas la mémoire trop courte ; je travaille pour la maison d'édition qui publie Causette.

    J'avais invité chez moi deux d'entre vous, il y a longtemps maintenant, ce devait être fin 2009, pour discuter le votre version papier et pour vous donner, à votre demande, un maximum de conseils pour sa mise en vente, vous faire éviter les erreurs qu'on a fait au début, etc... Nous avions passé deux heures ensemble, deux heures d'échanges sur l'état de la presse féminine et nos expériences respectives avec nos canards...

    Depuis, je lis régulièrement votre blog pour avoir de vos nouvelles et j'avoue que j'ai été un peu surpris de lire aujourd'hui votre dernier post :

    "L'envie était née. Puis Causette est sortie. Puis Causette nous a déçu... Alors on s'est de nouveau retrouvées et on s'est dit qu'il était temps de créer quelque chose de nouveau, de militant, de féministe."

    Cela aurait été sympathique de nous dire en face ce qui vous dérange, ce qui vous déçoit, puisqu'on avait commencé à échanger...
    Finalement, je ne suis pas vraiment étonné à vrai dire. Depuis que je travaille pour Causette, j'en ai rencontré des mouvements féministes. Plein, et de toutes sortes. Ils ont souvent deux choses en commun quand ils ne sont pas carrément anti-homme : leur manque de fédération et le plaisir de se tirer dans les pattes entre eux pour savoir qui sera plus féministe que l'autre.

    Je pense savoir pourquoi vous avez été déçues. On ne doit pas être assez "militant(e)s" à votre goût. Mais ce n'est pas une raison pour renier Causette sur votre blog. Causette est avant tout journaliste. Et si pour vous être militante c'est baver sur celles et ceux qui vont dans le même sens mais qui ne pense pas EXACTEMENT comme vous, et bien je dis... oh, je dis juste que c'est dommage quoi... après tout, faites comme vous le sentez.

    On aurait peut-être pu collaborer et faire avancer des choses. Mais non. Voilà, vous n'avez qu'à "militer" dans votre coin, à votre façon.

    Moi aussi je suis un peu déçu.
    --

    Gilles BONJOUR
    www.causette.fr

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  2. bonjour,
    comme ce monsieur de causette est indélicat ! vexé sans doute ?
    attention les filles en exprimant votre sentiment (la déception ) vous déclenchez une attaque contre les groupes féministes : qui bavent (berk) , qui n'ont pas pour but de fédérer (mais pourquoi ce serait leur but?) et qui tire dans les pattes des autres (les femmes sont des mégères forcément).
    enfin bref je ne me reconnais pas et mon sourire né à la lecture de ce tract "fossile" s'est évanoui devant le commentaire plein de rancune. sylvie

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  3. Se tirer dans les pattes, c'est pas forcément féminin. Au contraire, la compèt est l'apanage des hommes...Au moins ca c'est un truc qui nous concerne autant, les hommes et les femmes!

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