1 mars 2011

Eléments spécifiques de la stratégie des auteurs de violences sexistes


Par le collectif féministe contre le viol
Viols – Femmes – Informations 0800 05 95 95


Quelle que soit la forme de violence exercée et le statut de l’agresseur (proche, inconnu), on retrouve des caractéristiques semblables dans la stratégie mise en place par l’auteur de violence à l’encontre d’une femme. D’abord il choisit, sélectionne, (séduit) celle qui deviendra sa victime, ensuite il organise l’agression ou les agressions en fonction de 5 priorités principales :


Isoler la victime

Géographiquement, socialement, affectivement, familialement, professionnellement…

La dévaloriser, la traiter comme un objet :

Humilier, dénigrer, critiquer, moquer, insulter, affaiblir…
Avec la double conséquence : qu’elle ne répliquera plus, qu’elle perdra l’estime d’elle-même

Inverser la culpabilité :

Transférer la responsabilité de la violence à la victime
Ne se reconnaître aucune responsabilité dans le passage à la violence
Elle a provoqué, elle souhaitait que je fasse ça, elle m’a énervé…
Entretenir la confusion, l’embrouille : attitudes contrastées alternant avec périodes d’accalmie annonciatrices de redoutables orages…

Instaurer un climat de peur et d’insécurité :

Se présenter comme tout puissant
User de menaces et en mettre quelques-unes en œuvre
Représailles sur les proches…
Agir en mettant en place les moyens d’assurer son impunité :

Recruter des alliés
Organiser une coalition contre les faibles
Prévoir d’impliquer la victime potentielle dans le déroulement des faits
Lui offrir quelque chose, lui demander de l’aide, lui fournir de l’aide…

Verrouiller le secret.

Les décisions relatives à l’intervention sont facilitées lorsque l’analyse des faits met en évidence que plusieurs, ou toutes, ces caractéristiques sont présentes dans une situation : il s’agit bien de violence, c'est-à-dire d’actes volontaires qui portent atteinte à la personne. L’intervention qui suivra ne peut que se fonder sur la loi qui protège les victimes et sanctionne les auteurs.

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Contrecarrer, contrebalancer, déjouer la stratégie de l’agresseur

Finalement, ce qui va guider notre intervention pour venir en aide aux victimes c’est tout simplement faire l’inverse de ce qu’a cherché à accomplir l’agresseur.

1. Il veut l’isoler : je me rapproche, je manifeste mon intérêt pour elle, je cherche le contact, je ne laisse pas le silence entre nous, je l’aide à repérer autour d’elle qui peut l’aider, la soutenir.

2. Il l’humilie, la traite comme un objet : je la valorise, je mets en exergue chacune de ses actions : elle est courageuse, elle cherche une solution, elle envisage des possibilités, je salue ses capacités : avec les enfants, dans son emploi, vis-à-vis de sa famille, dans son parcours de démarche etc.… je l’invite à décider et je valide ses décisions.

3. Il l’a rend responsable de la situation : Je m’appuie sur le droit, sur la loi pénale pour attribuer à l’auteur de violence la pleine et totale responsabilité de ses actes.

4. Il fait régner la terreur : je me préoccupe d’assurer sa sécurité tout en lui démontrant la dangerosité de son agresseur, je résiste moi-même à l’emprise de la peur et pour cela je fonde mon raisonnement et mes déclarations sur la loi qui sanctionne et réprime de tels agissements.

5. Il cherche à assurer son impunité en recrutant des alliés : je suis sur mes gardes pour ne pas, à mon corps défendant, être recrutée parmi ses alliés. C’est peut-être là le plus difficile de notre mission car l’ensemble de notre système culturel et social est du côté des agresseurs, du côté des forts, du côté des puissants. Il faut résister à nos réflexes ancestraux : déni de la gravité des faits, recours au fatalisme, paresse à affronter les personnes dominatrices et choix des procédures relevant davantage de la médiation, de l’accommodement, de la réciprocité.

Quand il y a violence : ce n’est plus le temps de la négociation mais le temps de la loi qui donne à chacun sa place et son statut : il y a une victime, il y a un agresseur. L’accueil et l’écoute des femmes victimes doivent être orientés pour soutenir leur déposition en justice en relatant les faits de façon circonstanciée et approfondie. Elle a besoin de tous nos encouragements pour y parvenir.

1 commentaire:

  1. Z'auriez pas un peu sourcer du coté de la perversion narcissique des fois?

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